Mali: un rassemblement à Kidal pour la cohésion sociale de la région

Mali: un rassemblement à Kidal pour la cohésion sociale de la région

« Le processus de paix n’est pas mort », la fin de l’accord de 2015, négocié en Algérie sous l’aide d’une médiation internationale, « a permis de le ramener à un niveau malien », « pour la paix » et « sans ingérence internationale ». Tel est le discours porté à Kidal par le Colonel Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation nationale, qui demande aux déplacés – qui avaient fui l’arrivée de l’armée malienne – de revenir chez eux.

Les rebelles du CSP ont été délogés il y a près de quatre mois de Kidal, et la chefferie traditionnelle touareg Ifoghas, jusqu’alors aux commandes, a été remplacée par des Imghad, une autre fraction touareg – celle du Général Gamou, nommé gouverneur. C’est sur cette communauté que les autorités de transition entendent assoir leur légitimité et leur autorité dans la région.

« L’État est de retour » « C’est une porte qui s’ouvre pour les populations, s’enthousiasme un participant. Le général Gamou est là pour tout le monde, c’est une chance pour reconstruire la paix. Il faut aussi rouvrir rapidement les écoles. »

Un autre participant nuance : « C’est de la communication pour les réseaux sociaux. C’est vrai que la situation s’améliore, l’État est de retour et des déplacés commencent à revenir, mais il y a beaucoup d’erreurs », estime ce Kidalois. Imghad et pro-État malien, ce dernier est aujourd’hui dans le camp des vainqueurs, mais n’en clame pas moins : « Les arrestations arbitraires et le pillage des populations doivent cesser. »

Garanties sécuritaires :

Ce rassemblement, dont les images ont été diffusées dimanche soir à la télévision malienne, et qui a largement été relayé sur les réseaux sociaux, est diversement apprécié par les très nombreux Kidalois qui ont fui. « Les Imghad sont aussi chez eux à Kidal, réagit en premier lieu un Kidalois parti avec toute avec sa famille. C’est normal qu’ils organisent un rassemblement. Nous ne voulons plus entendre parler de la question tribale. » Pour autant, l’heure n’est pas venue pour lui de rentrer. « Il nous faut des garanties sécuritaires, pour nous et pour nos biens », détaille un autre Kidalois déplacé, qui cite tout particulièrement les violences du groupe Wagner.

« Sans ces garanties, Kidal restera vide. » Enfin, du côté des rebelles du CSP, dont Kidal est le fief et qui assurent attendre le bon moment pour reprendre le combat, ce rassemblement est qualifié de « propagande hypocrite » et est vécu comme une « provocation » : « C’est un événement festif sur les tombes fraîches de notre peuple », estime un cadre du CSP.

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