L’UE redoute une annulation des sanctions contre la Russie par Trump

L'UE redoute une annulation des sanctions contre la Russie par Trump

Le président élu américain pourrait bouleverser l’ordre établi par Biden, suscitant des inquiétudes à Bruxelles.


Alors que Donald Trump s’apprête à entrer en fonction, l’Union européenne se retrouve en état d’alerte. Selon un article du Financial Times, des responsables européens craignent que le président élu des États-Unis ne supprime une partie des sanctions imposées à la Russie par son prédécesseur, Joe Biden.

Depuis 2022, la Russie a été visée par près de 40 000 sanctions occidentales, un chiffre sans précédent dans l’histoire géopolitique moderne.


L’héritage des sanctions de Biden : une cible pour Trump ?

Les sanctions américaines contre la Russie sous Biden ont eu un impact majeur, visant à affaiblir l’économie russe et à soutenir l’Ukraine face à l’invasion. Ces mesures incluent :

  • Le gel des actifs souverains russes et l’utilisation des intérêts générés pour financer des prêts à Kiev.
  • Des restrictions sévères contre les principales banques et industries russes.
  • La mise sur liste noire de hauts responsables, notamment le président Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Cependant, à Bruxelles, on craint que Trump, fidèle à son style imprévisible, n’annule ces sanctions non pas pour des raisons stratégiques, mais simplement parce qu’elles ont été initiées par Biden.

« Le souci est qu’il décide de renverser les choses simplement parce que Biden les a faites, » a confié une source européenne au Financial Times. Les responsables de l’UE s’affairent désormais à analyser des centaines de sanctions et décrets exécutifs pour anticiper les conséquences d’éventuelles annulations.


Une menace pour les intérêts européens

La possibilité que Trump ignore les intérêts de l’UE exacerbe l’inquiétude à Bruxelles. Depuis le début du conflit en Ukraine, les sanctions ont renforcé l’unité transatlantique contre la Russie, mais une remise en question par Washington pourrait affaiblir ce front commun.

Selon certains diplomates européens, l’abandon des restrictions pourrait également renforcer la position de Moscou dans la guerre en Ukraine et compliquer les efforts européens pour maintenir la pression sur le Kremlin. Une telle décision risque de détériorer les relations entre l’UE et Washington, déjà fragilisées par les divergences sur d’autres dossiers.

« Si Trump agit sans consulter l’UE, cela pourrait sérieusement nuire à notre cohésion stratégique, » a averti un diplomate européen.


L’impact sur la Russie et ses alliés

Malgré la pression des sanctions, la Russie a démontré une résilience économique surprenante. Vladimir Poutine a qualifié ces sanctions de « vol », affirmant qu’elles avaient stimulé le développement de l’industrie nationale.

Les contre-mesures de Moscou, notamment la diversification de ses partenariats commerciaux avec des pays comme la Chine et l’Inde, ont permis à l’économie russe de mieux résister qu’attendu.

Un éventuel assouplissement des sanctions américaines sous Trump pourrait renforcer la position géopolitique de la Russie et encourager d’autres nations à contourner les sanctions occidentales.

Cela poserait également des défis pour l’UE, qui resterait l’un des seuls blocs à maintenir une position ferme face à Moscou.


Une continuité ou une rupture ?

Ironiquement, Trump avait maintenu une grande partie des sanctions contre la Russie lors de son premier mandat, tout en imposant de nouvelles mesures contre certains responsables russes.

Toutefois, son approche controversée et ses déclarations souvent favorables à Moscou alimentent les spéculations sur un changement radical de politique.

Pour l’UE, cette incertitude est source de préoccupation. Si Trump venait à geler ou annuler les sanctions, cela pourrait affaiblir le soutien international à l’Ukraine et compliquer la gestion de la crise énergétique en Europe, exacerbée par la réduction des flux de gaz russe.


Vers une nouvelle dynamique transatlantique ?

Alors que Trump promet de redéfinir la politique étrangère américaine, l’Europe se retrouve à un carrefour stratégique.

Une collaboration renforcée entre l’UE et d’autres partenaires, tels que le Royaume-Uni et le Canada, pourrait devenir cruciale pour compenser une éventuelle divergence avec Washington.

Cependant, un retour au pragmatisme reste possible. Trump pourrait utiliser les sanctions comme levier dans des négociations futures avec Poutine, cherchant à projeter une image de médiateur tout en protégeant les intérêts américains.


Une inquiétude légitime

Alors que Trump se prépare à prendre les rênes, l’UE reste sur ses gardes, consciente que tout changement de cap à Washington pourrait bouleverser l’équilibre fragile de la scène internationale.

Les prochains mois seront décisifs pour déterminer si l’Europe et les États-Unis peuvent maintenir une stratégie commune face à la Russie, ou si des fissures dans leur alliance viendront redéfinir l’ordre mondial.

Pour suivre les évolutions de cette situation, consultez les dernières analyses sur The Financial Times et Politico Europe.

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