L’enjeu des ressources minières et la lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo
Les États-Unis ont récemment exigé que les redevances du milliardaire Dan Gertler en République Démocratique du Congo (RDC) soient transférées au gouvernement congolais comme condition pour toute levée des sanctions contre lui. Cette demande, formulée par un haut responsable américain, met en lumière les défis complexes de la gestion des ressources naturelles et de la lutte contre la corruption en RDC.
Le Trésor américain a imposé des sanctions à Gertler et à plus de 30 de ses entreprises en décembre 2017 et juin 2018. Gertler est accusé d’avoir utilisé son amitié avec l’ancien président congolais Joseph Kabila pour obtenir des accords miniers lucratifs. En 2022, Gertler a conclu un accord avec la RDC pour retourner certains de ses actifs en échange d’une aide pour faire lever les sanctions américaines. Cependant, il a conservé des redevances sur les plus grandes sources mondiales de cobalt non détenues par des entreprises chinoises, ce qui a compliqué les efforts américains pour accéder à ces minéraux critiques de manière indépendante de la Chine.
Amos Hochstein, un conseiller principal de la Maison Blanche pour l’énergie et les investissements, a déclaré dans une interview que la levée des sanctions est nécessaire pour ouvrir les actifs à de nouveaux investissements qui soutiennent les intérêts américains et bénéficient à la RDC. Selon Hochstein, il est “très difficile d’obtenir qu’une entreprise occidentale avec de hautes valeurs investisse si elle pense qu’il y a un risque de litige, de sanctions, etc.” Il a ajouté que “les redevances qu’il possède devraient être entre les mains du gouvernement de la RDC.”
Au cœur de la controverse se trouvent les flux de redevances provenant de projets appartenant à Eurasian Resources Group et à Glencore Plc, qui peuvent valoir environ 100 millions de dollars par an, selon le consortium Congo Is Not For Sale, composé d’organisations congolaises et internationales de lutte contre la corruption. Ces groupes ont critiqué un plan américain permettant à Gertler de vendre potentiellement ces actifs, alléguant qu’il les a obtenus par corruption et qu’il devrait les rendre gratuitement. Pour plus de détails, consultez cet article de Bloomberg.
Les groupes de la société civile sont furieux à l’idée que Gertler puisse être acheté pour éviter une bataille juridique. Hochstein n’a pas fourni de détails sur la manière d’appliquer ce transfert, mais a souligné l’importance de s’assurer que les sanctions contre Gertler ne deviennent pas une punition pour la RDC et ne nuisent pas aux intérêts globaux de l’investissement dans le pays.
Dan Gertler, issu de l’une des familles de diamants les plus en vue d’Israël, a des connexions aux plus hauts niveaux du gouvernement israélien. Ses sanctions ont été brièvement levées sous l’administration du président Donald Trump en janvier 2020, lorsque les deux hommes utilisaient Alan Dershowitz comme avocat. Le président Joe Biden a rétabli les sanctions peu après son entrée en fonction.
La situation autour de Dan Gertler et de ses redevances minérales en RDC est emblématique des défis plus larges auxquels la communauté internationale est confrontée en matière de gestion des ressources naturelles et de lutte contre la corruption. Pour plus de perspectives sur l’impact des sanctions et la gestion des ressources en RDC, explorez cet article du New York Times.
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