Les victoires de la gauche en France et en Grande-Bretagne offrent des exemples puissants pour les progressistes américains
Immédiatement après la victoire surprise de la coalition de gauche Nouvelle Union Populaire (NUP) aux élections législatives françaises la semaine dernière, Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise, a promis de faire reconnaître l’État palestinien dès que possible. Cette victoire met en lumière un tournant potentiellement significatif pour les progressistes à travers le monde, y compris aux États-Unis.
En France, le Rassemblement National d’extrême droite, aux côtés des centristes conservateurs, avait passé des semaines à peindre le soutien de la gauche à la Palestine comme un poison électoral. Ils ont confondu antisionisme et antisémitisme, critiquant violemment les détracteurs d’Israël. Les responsables israéliens ont explicitement soutenu le parti d’extrême droite. Cependant, lors de cette dernière élection, cette stratégie n’a pas empêché le succès de la gauche.
En Grande-Bretagne, le Parti travailliste centriste a remporté une victoire écrasante, mais dans cinq circonscriptions, des candidats indépendants pro-palestiniens ont battu les candidats travaillistes. Jeremy Corbyn, ancien leader du Parti travailliste, a facilement conservé son siège à Islington North, à Londres. Corbyn avait été écarté du Parti travailliste lorsque l’aile conservatrice du parti et les médias britanniques ont instrumentalisé des accusations d’antisémitisme contre la gauche du parti.
Aux États-Unis, il est peu probable que les Démocrates tirent les leçons des succès des candidats pro-palestiniens en France et en Grande-Bretagne. Le soutien sans réserve du président Joe Biden à Israël et à sa guerre génocidaire à Gaza est non seulement un échec moral, mais aussi un risque électoral, notamment dans l’État clé du Michigan et parmi les jeunes électeurs en général. Pourtant, sa campagne refuse de changer de cap sur cette question.
Même si le sénescent président est remplacé comme candidat démocrate, il y a peu de chances que son successeur adopte une plateforme de solidarité avec la Palestine ou même des demandes robustes de cessez-le-feu. Et ce, malgré le fait que 77 % des électeurs démocrates et les deux tiers des électeurs américains soutiennent un cessez-le-feu permanent.
Le Soutien Pro-Palestinien en France et en Grande-Bretagne
Le succès électoral en France et en Grande-Bretagne devrait servir de leçon aux Démocrates de gauche pour continuer à lutter contre les efforts vicieux de groupes comme l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) qui cherchent à écraser les candidats soutenant la Palestine. Cela est particulièrement important après la défaite du représentant progressiste Jamaal Bowman, battu par des groupes pro-israéliens ayant investi 15 millions de dollars dans la course pour déloger cet élu pro-palestinien. La campagne orchestrée contre Bowman ne doit pas être interprétée comme un avertissement aux Démocrates progressistes d’abandonner le soutien à la Palestine, mais plutôt comme une incitation à redoubler d’efforts d’organisation contre les interventions de l’AIPAC. Pour en savoir plus sur les efforts progressistes aux États-Unis, consultez cet article du New York Times.
L’exemple français est instructif : seule une coalition hautement stratégique de candidats du centre et de la gauche a permis de maintenir l’extrême droite hors de la direction parlementaire. Les centristes n’ont pas sacrifié leurs partenaires de gauche en raison de leur soutien à la Palestine. Bien que ce bloc ne puisse être directement comparé au Parti démocrate américain, les Démocrates font face à un défi similaire : gagner la confiance de nombreux électeurs musulmans et arabes et des jeunes, ou se ranger du côté de l’AIPAC — un lobby qui n’hésite pas à lever des millions pour l’extrême droite républicaine. Pour plus de perspectives sur les coalitions politiques, explorez cet article de Politico.
Un Changement Possible en Politique Américaine
Les résultats des élections en France et en Grande-Bretagne ne démontrent pas nécessairement une popularité sans équivoque de la solidarité avec la Palestine, car trop de variables étaient en jeu. En Grande-Bretagne, le désir de renverser le Parti conservateur a stimulé le soutien au nouveau Premier ministre Keir Starmer. En France, la coordination stratégique entre le centre et la gauche au second tour a été clé. La NUP est une coalition fragile, et les désaccords internes sur Israël, entre autres questions, menacent sa cohésion.
Cependant, les candidats et leaders de gauche en France et en Grande-Bretagne, comme Mélenchon et Corbyn, ont montré des exemples puissants aux progressistes américains : face à des attaques de mauvaise foi et même à des expulsions de parti, ils sont restés fermes du bon côté de l’histoire. Pour en savoir plus sur les succès de la gauche en France et en Grande-Bretagne, consultez cet article du Guardian.
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