Hawa vit seule avec sa grand-mère, gravement malade, et craint de se voir placée par les services sociaux quand cette dernière disparaîtra. Lorsque l’adolescente apprend que Michelle Obama est de passage à Paris pour trois jours, Hawa a l’idée folle de vouloir se faire adopter par cette femme iconique, qu’elle admire plus que tout… Malheureusement, il n’est pas simple d’approcher l’ex-Première dame des Etats-Unis. Mais la jeune fille n’a pas froid aux yeux et malgré les nombreux obstacles qui se dressent en travers de sa route, elle décide de foncer et de ne rien lâcher.
Hawa ne renonce jamais
Dans le rôle d’Hawa, la jeune Sania Halifa aux cheveux d’or déploie une belle énergie, habituée à se battre contre les préjugés de ceux qui ne voient en elle que la jeune fille albinos.
Dans son projet un peu fou de faux conte de Noël, Maïmouna Doucoure a entraîné trois autres talents de renom : Oumou Sangare compose une grand-mère rêvée et griotte renommée, habituée à animer les mariages et les fêtes familiales. Un rôle qui colle à la peau de l’artiste malienne, véritable chantre de l’émancipation féminine. La chanteuse Yseult endosse son propre rôle de star française aux origines camerounaises, blessée par certains revers de la vie mais attendrie et à l’écoute d’Hawa. Enfin, l’astronaute Thomas Pesquet, habitué à faire rêver ses contemporains et à les entraîner vers les étoiles, reste ébahi devant le bagout d’Hawa.
Le film met en valeur la créativité et la débrouillardise de sa jeune héroïne ainsi que son caractère bien trempé forgé par les difficultés déjà traversées. La sagesse de sa grand-mère et l’aide de l’un de ses voisins vont ouvrir les yeux d’Hawa sur ce qui compte vraiment.
Enfance et quête d’identité
L’enfance reste un thème de prédilection pour Maïmouna Doucoure. Son premier court métrage Mamans (César du Meilleur Court Métrage 2017) abordait la question de la polygamie dans une famille d’origine sénégalaise. Son premier film, Mignonnes (Prix de la Meilleure Réalisation à Sundance en 2020), sorti sur Netflix à travers le monde, dénonçait l’hypersexualisation des préadolescentes et la dictature des apparences encore amplifiée par les réseaux sociaux.
Dans ce nouveau film, la cinéaste met en valeur la question de la transmission entre Maminata et Hawa, sa petite fille très débrouillarde, mais popose aussi une réflexion sur l’identité (ce qui fait d’Hawa une petite Parisienne bien implantée dans son quartier) et sur la nécessité, pour chacun, de trouver sa voie.
La réalisatrice franco-sénégalaise a confié qu’elle espérait que son film « donnerait le goût à chacun de se battre pour réaliser ses rêves et briser les plafonds de verre. » De la même façon que Maïmouna Doucoure, elle-même née dans un quartier populaire de France, rêvait de faire du cinéma sans savoir si, un jour, elle y arriverait…
Karin Tshidimba
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