Alors que la dynamique au Moyen-Orient évolue, les appels à la paix de la Syrie et la fermeté d’Israël reflètent des tensions persistantes.
Le nouveau dirigeant de facto de la Syrie, Abu Mohammed al-Julani, a exhorté les États-Unis à faire pression sur Israël pour qu’il se retire de la zone tampon en Syrie, y compris de la partie syrienne du Mont Hermon.
Cette déclaration, rapportée par Kan 11 vendredi, intervient alors que la région demeure un foyer de tensions géopolitiques complexes.
Une demande sans réponse formelle
Malgré cette demande, les autorités israéliennes ont affirmé n’avoir reçu aucune communication officielle de la part de la Syrie. Un responsable de la sécurité israélienne, cité par Kan News, a déclaré qu’Israël « ne compromettra pas sa sécurité. » Cette position souligne la prudence constante d’Israël vis-à-vis de ses frontières nord et de l’instabilité en Syrie.
Un appel à la paix depuis Damas
Plus tôt dans la journée, le gouverneur de Damas, Maher Marwan, a été interviewé par NPR, où il a tenu un discours conciliant envers Israël. « Nous n’avons aucune hostilité envers Israël ou tout autre pays », a-t-il affirmé, soulignant le désir de la Syrie pour une coexistence pacifique.
Marwan a également souligné que les actions israéliennes dans la zone tampon pourraient être motivées par une « prudence naturelle », mais a insisté sur l’absence d’intention syrienne de nuire à la sécurité israélienne.
Ces propos représentent un changement de ton significatif dans les relations entre la Syrie et Israël, marquées par des décennies de conflit.
Reconnaissance internationale en vue
Pendant ce temps, l’administration Biden envisagerait de reconnaître formellement le nouveau gouvernement syrien, selon des rapports récents. Une source proche des négociations a indiqué qu’une telle annonce pourrait intervenir avant l’inauguration du président élu Donald Trump.
Cette évolution marque un revirement pour les États-Unis, qui avaient précédemment placé une prime de 10 millions de dollars sur Julani en raison de son rôle dans la branche syrienne d’al-Qaïda. Lors d’une rencontre récente avec une délégation américaine à Damas, Julani aurait promis de stabiliser la Syrie sur les plans politique et économique, tout en assurant que les chrétiens seraient libres de célébrer Noël sans interférence.
Les opérations militaires d’Israël continuent
Israël, de son côté, maintient que toutes ses actions en Syrie visent à garantir sa sécurité nationale. Plus tôt cette semaine, l’Armée de Défense d’Israël (IDF) a revendiqué la responsabilité de l’« Opération Heavy Roads », au cours de laquelle des soldats de l’unité spéciale Shaldag ont détruit une installation de missiles iranienne en Syrie.
Cette opération, qui s’est déroulée le 8 septembre, a impliqué un raid dans une installation souterraine et plusieurs affrontements armés avec des gardes syriens. Israël considère ces actions comme essentielles pour contrer la présence iranienne en Syrie, perçue comme une menace stratégique majeure.
Une région en mutation
Alors que la Syrie tente de redéfinir ses relations internationales et d’apaiser les tensions internes, Israël continue de prioriser sa sécurité face à une menace iranienne persistante. Les appels à la paix de Damas, bien qu’encourageants, devront être suivis d’actions concrètes pour bâtir la confiance avec ses voisins.
De son côté, la reconnaissance potentielle de la nouvelle direction syrienne par les États-Unis pourrait marquer un tournant dans la politique régionale, mais elle reste un pari risqué compte tenu du passé controversé de Julani et de l’instabilité persistante dans le pays.
Vers un futur incertain
Le Moyen-Orient reste un théâtre de tensions complexes, où chaque geste diplomatique ou militaire a des répercussions profondes. Alors que Julani appelle à la paix et à la stabilité, Israël maintient une posture défensive rigoureuse, et les États-Unis naviguent prudemment entre ces dynamiques.
Le chemin vers une coexistence pacifique est semé d’embûches, mais les appels au dialogue, même timides, représentent un début potentiel pour briser le cycle de violence qui marque la région depuis des décennies.
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