Analyse de l’opposition historique de l’Église catholique face aux régimes congolais et des récents développements sous le gouvernement de Félix Tshisekedi.
Cette analyse se penche sur la récente initiative du procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, d’ordonner une enquête judiciaire contre le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa. Cette démarche a provoqué une réaction virulente de la part de l’opposant Martin Fayulu, qui voit dans cette action judiciaire une menace directe à la liberté d’expression et une tentative de consolidation de la dictature sous le régime actuel de Félix Tshisekedi.
Depuis des décennies, l’Église catholique en République Démocratique du Congo (RDC) s’est affirmée non seulement comme un acteur spirituel mais aussi comme une force politique significative, souvent considérée comme la véritable opposition face aux régimes successifs. Sous Mobutu, ainsi que sous Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila, l’Église a joué un rôle crucial dans la contestation des abus de pouvoir et dans la défense des droits de l’homme, mobilisant l’opinion publique et fournissant une plateforme aux voix dissidentes.
La situation actuelle avec le cardinal Ambongo illustre la continuation de cette tradition d’engagement politique de l’Église. Ses critiques ouvertes du gouvernement Tshisekedi, qu’il juge illégitime et dangereux pour la stabilité du pays, ainsi que l’accusation portée contre lui de provocation à la révolte, montrent que l’Église reste un contrepoids significatif au pouvoir.
Quant à la question de savoir si le régime actuel réussira à se maintenir malgré ces tensions, cela dépendra en grande partie de sa capacité à négocier avec des acteurs clés comme l’Église et à répondre de manière constructive aux critiques, plutôt qu’à les réprimer. La réponse du peuple congolais, souvent mobilisé par l’Église, sera également déterminante.
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