
Le mouvement rebelle M23/AFC a rouvert, ce mercredi 26 mars, la Caisse d’épargne et de crédit (CADECO) Sarl à Goma.
Soutenue par le Rwanda, cette rébellion, qui occupe la ville depuis janvier, a annoncé la nomination de nouvelles autorités à la tête de cette société étatique.
Selon certains observateurs, l’AFC/M23 chercherait à contourner Kinshasa en mettant en place un système financier permettant la circulation de la monnaie. Cependant, d’autres restent sceptiques quant à la viabilité de cette initiative.
Depuis l’occupation de Goma et Bukavu, la population subit une pression économique sans précédent. Les banques et institutions de microfinance sont fermées, et les activités économiques sont presque inexistantes dans plusieurs secteurs.
Les entreprises, hôpitaux, ONG et services étatiques ont été contraints de réduire leurs effectifs.Cette situation a conduit les responsables de l’AFC/M23 à organiser des rencontres de sensibilisation avec diverses couches socio-économiques, notamment la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et les changeurs de monnaie.
Réactions divergentesL’annonce de la mise en place d’une nouvelle équipe dirigeante de la CADECO, incluant des membres du conseil d’administration et du comité de gestion, a suscité des réactions variées.
D’une part, certaines sources affirment que le mouvement rebelle disposerait de partenaires prêts à financer la CADECO, permettant ainsi à la population d’accéder à des crédits remboursables et de relancer les activités économiques locales.
La CADECO pourrait également servir de guichet unique pour la collecte des taxes et impôts au profit de l’AFC/M23. D’autre part, des opérateurs économiques expriment leur scepticisme. Ils estiment que la population ne fait pas confiance à la rébellion et craint de perdre son argent en déposant des fonds dans cette structure.
De plus, avec l’inactivité de l’aéroport de Goma et la réduction drastique des activités économiques, les chances de succès de cette initiative semblent limitées. Des analystes soulignent également que la CADECO, en tant que structure d’épargne et de crédit, ne peut pas fonctionner comme une banque sans un code SWIFT, indispensable pour les transferts d’argent internationaux et dépendant d’un pays souverain.
Contexte économiqueL’analyste économique Daddy Saleh a récemment alerté sur les conséquences de la fermeture des banques à Goma et Bukavu, qui exacerbent la contrebande et le blanchiment des capitaux.
Il a également noté que de nombreux fonds circulent désormais dans ces villes sans passer par les banques, une situation alimentée, selon lui, par les banques rwandaises qui fournissent liquidités et devises à Goma et Bukavu.
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