Depuis quelques jours, la police traque les vendeurs qui étalent leurs marchandises sur les trottoirs le long des grandes artères de Kinshasa, ont constaté des reporters de Radio Okapi mercredi 12 juin. Que ce soit à Kintambo magasin, à l’UPN ou à la place Victoire, ces commerçants s’en plaignent disant ne pas savoir où aller. La police dit restaurer l’autorité de l’Etat.
C’est au milieu des voitures, des motos, sur la chaussée, le parking ou encore sur un petit étal ou à même le sol, que ces hommes et femmes vendent leurs articles. Ils proposent des produits alimentaires, cosmétiques et autres. Ces vendeurs sont constamment exposés aux risques d’accidents. Ils se plaignent aussi des tracasseries des policiers. Mais, ils disent tout supporter pour survivre. Un jeune vendeur des lunettes parle de la réalité qu’il vit :
« Il est vrai que l’Etat ne veux pas qu’on vende dans la rue. Mais, où irons-nous ? Chaque jour, ils (les policiers) saisissent mes marchandises, et en retour ils demandent de l’argent soit 5000 ou 10.000 francs congolais (3.5 USD), afin de les récupérer. Nous insistons qu’ils puissent nous trouver un marché. »
Quelques personnes trouvées à Kintambo Magasin reconnaissent le bien-fondé de cette opération policière. « Dans un pays sérieux, on ne peut pas trouver des gens en train de vendre dans des milieux pareils. Le Gouvernement doit être capable de créer des endroits propres pour les vendeurs, qui se battent pour survivre. Mais, on doit restructurer cela, si c’est dans le grand marché qu’ils partent dans le grand marché », a affirmé un passant.
Les petits commerçants, eux, dénoncent cependant la manière brutale dont la police s’y prend. L’administratrice du marché de l’UPN explique ce qui est à la base du marché pirate en ce lieu : « Les administrateurs qui m’ont précédé ont spolié une grande partie du terrain destiné au marché. C’est pour cela que le marché est petit. Mais, il y a un espace à l’intérieur du marché, aucun véhicule ou moto n’y passe. Nous en avons discuté avec le commandant de la police pour placer les marchands sur cette route. Mais comme ils ont l’habitude de faire les deux pas, en demandant à ces vendeurs clandestins de l’argent, cela retarde la situation ».
Interrogé sur les raisons et la durée de cette énième chasse des vendeurs, le commissaire provincial de la police affirme que c’est dans le cadre de « la restauration de l’autorité de l’Etat ». Et pour lui, cette mesure sera de strict respect, cette fois-ci.
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