Selon cette décision que RFI a pu consulter, deux militants du PDCI ont déposé un recours en justice contre la tenue de ce congrès extraordinaire du parti d’opposition.
Ces militants font état de plusieurs griefs contre l’organisation du congrès. Il devait permettre de choisir un nouveau président au Parti pour succéder à Henri Konan Bédié. Après tractations, le congrès devait dégager un consensus entre les deux principaux choix de leader : le financier Tidjiane Thiam et le maire de Cocody Jean-Marc Yacé.
Les militants à l’origine du recours en justice jugent son organisation opaque et estiment surtout que le secrétaire exécutif du parti et député Maurice Kakou Guikahué a été injustement écarté de la course à la présidence du PDCI alors qu’il remplissait les critères de candidature. Plus de 6 000 congressistes convoqués, confusion chez les nombreux déjà présents Le TGI d’Abidjan a jugé le recours recevable, estimant que « les irrégularités dénoncées » risquent de « compromettre l’élection du nouveau président du PDCI » voire « d’engendrer des troubles à l’ordre public », cette requête et prononce la suspension du congrès et son report.
Du côté des congressistes du PDCI, la confusion totale régnait le matin même du congrès, car ils n’ont pas été prévenus à temps : l’accès à l’hôtel Ivoire leur était interdit, rapporte notre correspondante à Abidjan, Bineta Diagne.
Il y avait des bus stationnés le long des routes, des militants, qui affluaient, pour venir récupérer leur badge d’accès au congrès, mais ils se sont heurtés à un cordon de forces de sécurité qui a encerclé la Maison du parti, très tôt le matin. Impossible pour les militants, d’entrer dans le siège de leur parti. « On n’a plus le droit de choisir notre propre président, c’est incompréhensible » peste Ramata Gnamien. « On ne peut pas élire notre propre président du parti », s’indigne cette dame d’âge mûr. « On bâillonne le parti », s’emporte un autre cadre. En tout, près de 6 200 congressistes étaient convoqués.
Les militants venaient de tous les coins du pays : de Bouna dans le Nord, de Tabou dans le Sud-Ouest et même de France, pour les militants de la diaspora. « On arrête tout pour deux personnes qui ont porté plainte… et avec tous ces millions dépensés pour organiser ce Congrès », s’indigne Alexandre, un autre militant.
Le PDCI dénonce « un coup monté » Dans un communiqué, Tidjane Thiam, l’un des deux candidats à ce Congrès, appelle au calme et demande aux militants de « s’abstenir de tout déplacement ». Même appel lancé par le conseil juridique du PDCI, Me Chrisostome Blessy.
Selon le conseil juridique du PDCI, Me Chrisostome Blessy, « le coup a été bien monté » pour la décision de justice, car « on n’a pas encore été notifié de la décision, nous l’avons découverte sur les réseau sociaux » et « nous sommes samedi, jour non ouvré. » Bineta Diagne.
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