Comment l’explosion de dispositifs électroniques et les accusations mutuelles alimentent la guerre entre le Liban et Israël
Le Liban est plongé dans une situation de crise sans précédent après que des explosions de dispositifs électroniques à travers le pays ont provoqué la mort de plus de 30 personnes et blessé des milliers d’autres.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a déclaré que son pays était « en état de guerre », accusant Israël d’être derrière ces actes de violence dévastateurs. Les tensions géopolitiques dans la région n’ont cessé de croître depuis l’attaque du groupe palestinien Hamas en octobre dernier, aggravant une situation déjà explosive entre le Hezbollah et Israël (source).
Des Explosions Dévastatrices : Un « Crime Indescriptible »
Pendant deux jours consécutifs, des dispositifs électroniques tels que des pagers, des talkies-walkies et des ordinateurs portables ont explosé simultanément dans plusieurs régions du Liban.
Selon les autorités sanitaires, les premières explosions, impliquant des dispositifs utilisés par les membres du Hezbollah, ont tué 12 personnes et blessé près de 3 000 autres. Le lendemain, 20 autres personnes ont perdu la vie et 450 ont été blessées lorsque de nouveaux dispositifs ont explosé.
Bien que les autorités libanaises et le Hezbollah aient rapidement pointé du doigt Israël, accusant le Mossad d’avoir placé des charges explosives dans ces appareils, Israël n’a ni confirmé ni démenti ces allégations.
Les médias locaux rapportent que des charges explosives miniatures ont été installées dans des milliers de dispositifs électroniques et activées à distance.
Un Conflit de Longue Date Qui S’Intensifie
Ce drame s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes entre le Liban et Israël, exacerbées par les affrontements réguliers à la frontière sud du Liban. Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, et l’armée israélienne échangent des tirs fréquents depuis plus d’un an, et la situation s’est aggravée depuis l’incursion du Hamas en Israël en octobre dernier.
Pour le Premier ministre Mikati, ces explosions marquent une escalade grave dans une guerre non déclarée qui dure depuis 11 mois. « Nous faisons face à un ennemi qui méprise toutes les lois internationales et humanitaires », a-t-il affirmé, soulignant que les attaques israéliennes continuent de cibler les civils libanais.
Les accusations de Mikati résonnent avec une longue histoire de tensions entre le Liban et Israël, exacerbée par les frappes aériennes régulières de l’État hébreu sur le territoire libanais. Ce conflit prolongé a ravagé les infrastructures du sud du Liban, entraînant la destruction de nombreuses maisons et le déplacement de milliers de personnes.
Face à cette escalade, Mikati a chargé le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, de porter l’affaire devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, appelant la communauté internationale à prendre des mesures contre ce qu’il considère comme des crimes israéliens.
Une Nouvelle Phase de Conflit : Le Nord sous Pression
En réponse à ces événements, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que le conflit israélien entrait dans une « nouvelle phase », marquant un déplacement du centre de gravité des opérations militaires du sud vers le nord, en direction du Hezbollah au Liban.
Cette déclaration laisse présager une intensification des hostilités entre Israël et le Hezbollah, alors qu’Israël commence à redéployer ses forces vers la frontière nord.
Les tensions entre Israël et le Hezbollah ont des implications profondes pour la région. Le Hezbollah, considéré par Israël comme une menace majeure à sa sécurité, dispose d’un arsenal impressionnant et bénéficie d’un soutien financier et militaire de l’Iran.
Dans ce contexte, la question est de savoir jusqu’où cette escalade pourrait aller et quel rôle les puissances internationales, notamment l’ONU, joueront pour tenter de freiner le conflit.
Une Escalade Inévitable ?
Alors que le Liban tente de se remettre de ces explosions meurtrières, la situation reste volatile. La communauté internationale, en particulier les Nations Unies, est sous pression pour intervenir et éviter une guerre à grande échelle entre le Liban et Israël.
Le silence de la communauté internationale sur ces événements, ainsi que l’absence de sanctions claires contre Israël, soulève des questions sur l’impartialité et l’efficacité des institutions internationales dans la gestion des conflits au Moyen-Orient.
Dans ce contexte tendu, la question qui se pose est la suivante : comment stopper cette spirale de violence ? Les interventions internationales, y compris par le Conseil de sécurité de l’ONU, pourraient jouer un rôle déterminant pour empêcher une escalade plus large.
Mais le silence persistant de ces instances face aux conflits en cours met en lumière les limites de la diplomatie mondiale.
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