La cohabitation entre les morts et les vivants est devenue possible au cimetière de Kinsuka dans la commune de Mont-Ngafula, ont constaté mercredi 31 juillet des reporters de Radio Okapi. Les vivants gagnent du terrain chaque jour au cimetière de Kinsuka, au point que ce site héberge aujourd’hui plusieurs familles. L’une des habitants explique comment elle y est arrivée:
“Les chefs coutumiers avaient vendu cette parcelle à une dame. Cette tombe là que vous voyez est celui de son père. Elle avait acheté cet espace pour qu’on y enterre les membres de sa famille. C’est elle qui a construit ces maisons en tôles. Elle m’a logée ici pour surveiller sa concession”.
Ces maisons se construisent pendant la nuit. La plupart appartiennent à certains hauts gradés de l’armée, révèle Paul Bangala, percepteur dans ce cimetière: “Depuis que je suis ici, il n’y a pas d’enterrement. Des gens viennent construire des maisons en tôles et ces dernières appartiennent aux généraux et leurs femmes”.
Ces derniers, selon lui, disent avoir reçu l’autorisation de la police. Paul Bangala indique en avoir fait rapport à sa hiérarchie, mais la solution n’est toujours pas trouvée. A Kinshasa, les cimetières privés sont bien entretenus, dans le “respect du repos des morts”.
Des tombes servent des fosses septiques Cependant, la plupart des cimetières publics sont presqu’abandonnés. Ils font face à plusieurs problèmes, notamment le manque d’entretien, la profanation, les érosions et inondations par endroits en saison de pluie. Mais bien plus, certains sites sont spoliés. C’est le cas de celui de Kinsuka. Des maisons en tôles y poussent tous les jours.
Des installations hygiéniques qui y sont érigées ont des tombes comme fosses septiques. Ce 1er août risque donc d’être un nouveau jour de deuil pour de nombreuses familles, devenues incapables de retrouver les tombes de leurs proches.
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