Plus de 15 000 tonnes de produits agricoles cultivés dans la chefferie de Kakwa dans le territoire d’Aru (Ituri) sont exportés frauduleusement chaque année vers l’Ouganda voisin. C’est le service du bureau des agronomes de cette entité, considérée comme le grenier agricole de la province, qui l’a révélé samedi 11 janvier à Bunia.
Des milliers de tonnes de maïs, haricot, riz et arachides produits dans la chefferie de Kakwa traversent en Ouganda pour y être soit consommées à l’état brut, soit utilisées dans des industries de transformation de ce pays voisin.
Certains acheteurs ougandais traversent carrément la frontière pour venir chercher ces produits du côté congolais, parfois directement dans des champs d’agriculteurs qui les vendent à bas prix.D’autres préfèrent les acheter sur les marchés locaux en shillings ougandais, utilisés dans cette zone ; ce qui constitue un manque à gagner pour le pays.
Certains acteurs de développement constatent déjà une carence sensible des produits agricoles en ce début d’année, alors qu’ils ont été récoltés en quantité suffisante. Ils demandent à l’État d’étouffer cette chaîne d’approvisionnement parallèle, qui ne profite qu’aux fraudeurs.« Dans le milieu ici, les aliments de base sont le haricot, arachides, manioc.
Alors, avec cette baisse de production, nous craignons qu’avec baisse de ce produit qu’il y ait une crise et une sous-alimentation. Et ça c’est sûr », redoute Alphonse Bourille, un acteur de développement communautaire.La responsable du service des agronomes de cette entité, Joséphine Tokota, propose à l’État congolais de créer des usines de transformation au pays pour stopper cette exportation frauduleuse en vue d’encourager la production locale.
Ce qui pourrait donner également de la valeur à la monnaie congolaise .« Nous sommes en dépendance totale des pays voisins. Les mécanismes peuvent être là, mais il faudrait maintenant que le Gouvernement puisse avoir une vision », souhaite-t-elle.
Entre-temps, une crise alimentaire et une probable hausse des prix sur le marché sont perceptibles déjà cette année. Cette situation risque de plonger la population locale dans l’insécurité alimentaire, indiquent les acteurs de développement communautaire.
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