Entre Pressions Internes et Menaces Externes, le Premier Ministre Israélien, Netanyahu, Navigue une Tempête Politique Sans Précédent
Le week-end dernier a plongé Israël dans une tourmente qui pourrait bien marquer un tournant décisif pour l’avenir du pays. La découverte des corps de six otages israéliens tués à Gaza a provoqué une vague de colère et de chagrin au sein de la population, accentuant les tensions déjà palpables. La nation, sous le choc, se retrouve au bord d’un changement majeur, alimenté par des protestations croissantes et des grèves syndicales qui menacent de déstabiliser davantage le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Netanyahu, connu pour être un survivant politique hors pair, fait face à une pression sans précédent, non seulement de la part de ses ennemis traditionnels de la gauche libérale israélienne, mais aussi de la part du leader du Hamas, Yahya Sinwar, qui semble exploiter chaque faiblesse du Premier ministre. Les attaques du Hamas et les manifestations internes mettent en lumière les défis multidimensionnels auxquels Netanyahu est confronté.
Alors que les négociations avec le Hamas pour la libération des 101 otages restants, dont 35 sont présumés morts, s’enlisent, Netanyahu voit son champ d’options se rétrécir dangereusement. Les tensions sont exacerbées par le spectre du souvenir de l’attaque du 7 octobre, où environ 1 200 Israéliens ont été tués et 250 autres kidnappés. Cette situation délicate est exploitée par Sinwar pour affaiblir la résolution de Netanyahu, le forçant à faire face à une opposition de plus en plus déterminée à l’intérieur de ses propres frontières.
Les manifestations de dimanche soir sur l’autoroute Ayalon à Tel Aviv, avec des barricades en flammes et des slogans anti-Netanyahu peints sur les murs, illustrent l’ampleur du mécontentement. Des jeunes, habituellement éloignés des mouvements de protestation, se mobilisent désormais, poussés par la tragédie des otages.
Netanyahu se trouve également confronté à des divisions internes au sein de son gouvernement. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, n’a pas hésité à critiquer publiquement les tactiques de négociation de Netanyahu, qualifiant son comportement de “honte”. Ce même Gallant, qui avait été brièvement licencié l’année dernière pour avoir contesté les réformes judiciaires controversées du gouvernement, se retrouve maintenant à combattre sur plusieurs fronts : le Hamas au sud, le Hezbollah au nord, et les menaces terroristes en Cisjordanie.
Dans ce contexte, l’influence des ministres d’extrême droite, Itmar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, est particulièrement notable. Ces deux figures, qui tiennent leur pouvoir de Netanyahu, menacent régulièrement de faire tomber le gouvernement s’il montre le moindre signe de faiblesse face au Hamas. Leur opposition à toute forme de compromis se traduit par une répression accrue des grèves et des manifestations, ce qui ne fait qu’intensifier la crise.
La question qui se pose désormais est de savoir combien de temps Netanyahu pourra tenir face à cette tempête. Ses compétences politiques, qui lui ont permis de survivre à des crises antérieures, seront mises à rude épreuve dans les jours et les semaines à venir. Alors que le pays se trouve à un carrefour fébrile entre douleur, frustration et colère, l’avenir de Netanyahu, et peut-être celui d’Israël, reste incertain.
Dans cette période de turbulences, Israël est confronté à une réalité sombre : les espoirs d’une libération cathartique des otages s’estompent, tout comme les perspectives politiques de Netanyahu. La question n’est plus seulement de savoir comment il va gérer les crises actuelles, mais si son gouvernement pourra survivre à ces multiples défis qui se profilent à l’horizon.
Soyez le premier à commenter