Iran prêt pour des négociations nucléaires : Respect ou résistance ?

Face à la pression occidentale, Téhéran insiste sur la dignité et l’équité dans les discussions internationales.


Alors que les tensions autour du programme nucléaire iranien continuent de monter, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a réaffirmé la position de son pays : l’Iran est ouvert à de nouvelles négociations, mais uniquement si celles-ci sont conduites dans un esprit de respect et de justice. Dans une interview accordée à l’agence Tasnim, Araghchi a exposé les lignes rouges de Téhéran tout en dénonçant les sanctions comme une stratégie vouée à l’échec.

Araghchi a tenu à rappeler que le programme nucléaire iranien est « entièrement pacifique » et reste conforme aux cadres légaux internationaux. « Nous sommes prêts à discuter et à négocier avec ceux qui ont des préoccupations légitimes », a-t-il déclaré. Cependant, il a précisé que ces discussions ne doivent pas imposer de limitations injustifiées à l’Iran tant que ses actions restent dans le cadre du développement pacifique.

Le message est clair : Téhéran est disposé à apaiser les inquiétudes des autres nations, mais refuse toute tentative de coercition ou d’imposition unilatérale.

Sanctions et politique de la pression maximale

La politique de « pression maximale », initiée par Donald Trump pendant son premier mandat, a été vivement critiquée par le chef de la diplomatie iranienne. Araghchi a souligné que cette stratégie n’a fait qu’intensifier la détermination de son pays. « Plus ils imposent de sanctions, plus l’Iran montre de la résistance », a-t-il martelé, rejetant l’idée que des pressions économiques puissent forcer Téhéran à céder.

Cette approche de confrontation a également mis en évidence une asymétrie fondamentale : si les sanctions visent à affaiblir l’Iran, elles n’ont pas réussi à diminuer son influence régionale ni sa capacité à accélérer son programme nucléaire.

Le langage du respect et de la force

Selon Araghchi, les relations entre l’Iran et l’Occident ne peuvent être équilibrées qu’à travers un dialogue basé sur le respect mutuel. Cependant, il a aussi noté que l’Iran considère ses capacités de défense, notamment ses missiles, comme un facteur crucial dans ces discussions. « Si nous n’avions pas nos capacités balistiques, personne ne viendrait négocier avec nous », a-t-il affirmé.

Araghchi a également souligné que les efforts diplomatiques passés, y compris l’accord nucléaire de 2015 (JCPOA), étaient en grande partie dus à l’incapacité de l’Occident à détruire les installations nucléaires iraniennes par des moyens militaires. « S’ils pouvaient nous attaquer et détruire nos installations, pourquoi auraient-ils passé deux ans à négocier ? » a-t-il demandé.

Retour sur l’accord de 2015 : une opportunité perdue ?

L’accord nucléaire de 2015, salué à l’époque comme un modèle de diplomatie multilatérale, avait permis à l’Iran de limiter son programme nucléaire en échange d’un allègement partiel des sanctions. Cependant, le retrait unilatéral des États-Unis en 2018 sous Trump a brisé cette dynamique, entraînant une montée en puissance des capacités d’enrichissement d’uranium de Téhéran.

Aujourd’hui, l’Iran a porté son enrichissement à des niveaux inquiétants, atteignant 60 % de pureté, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Ce niveau, bien qu’en deçà des 90 % nécessaires pour des armes nucléaires, alimente les préoccupations internationales.

Un contexte géopolitique tendu

Les négociations éventuelles ne se dérouleraient pas dans un vide diplomatique. L’Iran est au cœur de tensions régionales et mondiales, opposant d’une part Téhéran et ses alliés régionaux, comme le Hezbollah, à Israël et à certains États arabes. D’autre part, les relations entre l’Iran et des puissances globales comme la Russie et la Chine renforcent son poids diplomatique face à l’Occident.

Le refus de Téhéran de céder sous la pression reflète également un enjeu symbolique plus large : le désir d’être traité comme une puissance souveraine, et non comme une nation à soumettre. Cette posture pourrait compliquer toute reprise des négociations, mais elle en souligne également l’importance stratégique.

Un chemin semé d’embûches

Alors que les appels à la diplomatie se multiplient, le fossé entre l’Iran et l’Occident semble s’élargir. Les sanctions et les menaces militaires n’ont pas produit les résultats escomptés, tandis que Téhéran a consolidé sa position. Pour Araghchi, le dialogue reste possible, mais seulement si les États-Unis et leurs alliés renoncent à la coercition et adoptent une approche respectueuse.

La question reste : l’Occident peut-il offrir à l’Iran des garanties suffisantes pour relancer le processus diplomatique ? Et si oui, cela suffira-t-il à désamorcer une crise qui menace de s’aggraver ?

Dans un Moyen-Orient déjà fracturé, toute erreur de calcul pourrait déclencher des conséquences imprévisibles, non seulement pour la région, mais aussi pour l’ordre mondial.

Charles Irenge Lwaboshi
A propos Charles Irenge Lwaboshi 1369 Articles
Charles IRENGE LWABOSHI est né à Kabembe le 25/05/1991. Fils de LWABOSHI MUTALYA Daniel et de FAIDA M'NANGANDO. Études faites et expériences profesionnelles : (1) Détenteur d'un diplôme d'état obtenu à l'Institut Namurhera de Kaziba INAKA; (2) Détenteur d'un diplôme de Graduat en Sciences Commerciales et Comptable à l'Institut Supérieur de Management ISM Bukavu; en 2010-2018: Journaliste chef des programmes à la Radio Umoja FM de Kaziba; 2013-2017: Enseignant à l'Institut CIMANYE II; 2018 à nos jours il travaille comme journaliste attaché de presse à l'Université de Kaziba; 2019 à nos jours il est directeur à la Radio télévision Ngoma ya Kivu RTNK KAZIBA. Actuellement: il es 1er Vice président territorial de Parlement de Walungu; il est président du Syndicat des Jeunes pour le développement de Kaziba dans le groupement de KABEMBE. Formation: Formation sur la Gestion des radio communautaires par le Centre Lokole; Renforcement de capacité des journalistes par le bureau de communication de la Monusco; Formation en informatique par le Centre de formation GlabalTech; Formation sur le journaliste sensible aux conflits par le DEUTCH VELÉ. Charles est marié à NZIGIRE YSEULT depuis 2013.

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