« Il est urgent que la République démocratique du Congo se ressaisisse » pour que de véritables élections puissent avoir lieu comme prévu à la fin de l’année, a déclaré samedi auprès de l’agence Belga la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, en conclusion d’une mission de cinq jours en Angola et en RDC. « Le défi est immense », a constaté la cheffe de la diplomatie belge après avoir multiplié les entretiens avec des ministres congolais et rencontré les principaux représentants de la société civile lors de sa dernière journée à Kinshasa.
Des élections réellement démocratiques sont inimaginables dans le contexte de violence actuel. « Il faut retrouver de la stabilité, et pour cela il est nécessaire que les principaux leaders se parlent. Tout le processus de démocratisation qui est en route en dépend », souligne Mme Lahbib.
Pour les principaux représentants de la société civile congolaise, qui ont attiré l’attention de la ministre sur les « massacres quotidiens » commis dans l’est du pays, une amélioration de la situation passe immanquablement par une plus forte réaction de la communauté internationale, et des sanctions à l’égard de Kigali.
« Cette question ne dépend pas de nous », réagit la ministre. « Nous avons dénoncé les ingérences, dont celles du Rwanda au sein du M23, mais la décision relève du Conseil de sécurité des Nations unies, dont nous ne sommes pas membres. Le dossier est à l’étude. Mais avant toute chose, la RDC doit se ressaisir et affronter les défis qui sont les siens. Pour que la voix du peuple soit entendue, il faut qu’il y ait une bonne gouvernance. La solution est ici, entre les mains du président Tshisekedi. »
La Belgique attend des « signaux clairs » de la part de Kinshasa sur ses attentes, notamment au sujet de l’envoi d’observateurs européens pour accompagner le processus électoral. « Il ne suffit pas de dire qu’on y est favorable, il faut une demande et des actes concrets pour organiser leur venue », insiste Mme Lahbib.
Huit mois après la visite du couple royal et du Premier ministre Alexander De Croo, lors de laquelle la Belgique avait fermement appelé les autorités congolaises à prendre ses problèmes à bras-le-corps, la situation s’est considérablement dégradée. « Nous sommes déjà fortement impliqués, que ce soit dans la justice transitionnelle, la formation militaire, la coopération au développement… », rappelle la ministre. « Nous sommes prêts à en faire encore plus, mais pour cela, il faut un climat positif. On ne peut pas apporter davantage de soutien sans une amélioration de la gouvernance. »
Malgré les immenses difficultés qui s’accumulent, et un certain pessimisme ambiant, Mme Lahbib dit avoir ressenti « une réelle volonté » que les élections puissent avoir lieu dans les meilleures conditions possibles, tant dans le chef du président de la République que des représentants des différents partis qu’elle a pu rencontrer.
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