C’est dans cette région centrafricaine d’Am Dafok qui fait office de « plaque tournante logistique » que les paramilitaires soudanais des Forces de soutien rapide (FSR) recrutent certains de leurs combattants. Le conflit a éclaté en avril 2023 au Soudan entre l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan et les FSR de son ex-adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo dit Hemedti.
La situation humanitaire et sécuritaire est « particulièrement préoccupante » dans les préfectures centrafricaines de Vakaga et Haute-Kotto où les groupes armés sont « de plus en plus nombreux », selon le rapport des experts de l’ONU. Le conflit au Soudan voisin a mis à mal les transactions commerciales entre la Centrafrique et le Darfour, et l’afflux de réfugiés dans cette zone menace la sécurité alimentaire des habitants. Selon ce rapport, les populations s’inquiètent particulièrement de la présence d’éléments appartenant aux Forces armées soudanaises ou aux Forces de soutien rapide et qui ont noué des liens avec les milices locales.
Dans ces zones frontalières, « les groupes armés circulent librement entre la République centrafricaine, le Tchad et le Soudan » et il arrive que des combattants centrafricains vendent leurs services au plus offrant. Ces allégeances ne sont pas forcément politiques, selon le chercheur Roland Marchal qui souligne des liens anciens et opportunistes. La « coordination entre ces différents groupes armés » n’en est pas moins inquiétante, selon le comité d’experts de l’ONU.
Ces ententes pourraient « renforcer leur capacité d’action et compliquer significativement la dynamique sécuritaire » dans le Nord-Est de la Centrafrique.
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