Deux jours après le bombardement du site des déplacés de la 8ieme CEPAC à Mugunga, près de Goma (Nord-Kivu), la tristesse et la colère restent perceptibles sur le lieu de l’incident, a constaté ce dimanche 5 mai, le reporter de Radio Okapi.
L’émotion est encore grande au site de déplacés de la 8e CEPAC Mugunga. Les déplacés rencontrés sur le lieu où la bombe est tombée sont tout à la fois désemparés et irrités. Devant les débris de son abri, un jeune homme est assis, une main sur la tête, les yeux dans le vide, partagé entre tristesse et colère. Colère de voir ses frères et sœurs mourir dans des conditions atroces alors qu’ils ont fui leurs villages pour préserver leur vie.
Un peu comme si le sort s’acharnait sur eux. Ils n’ont que leurs yeux pour contempler les dégâts. La bombe a tout rasé sur une surface d’une dizaine de mètres carrés. A l’endroit où elle est tombée, il n’y a même plus de traces d’abri. Ceux situés à côté ont été déchiquetés. On voit des restes d’effets ménagers laissés là par leurs propriétaires dont la vie a été prise par la déflagration de la bombe, en une fraction de seconde.
Comme le jeune Daudi Buesha, 21 ans, qui travaillait dans une cabine de recharge des téléphones sur la route principale. Il était rentré dans son abri avec un jus et un beignet en mains pour se rafraîchir un peu quelques minutes avant que la bombe ne tombe, racontent ses voisins encore sous le choc. Selon Janvier Luanda, président de ce site des déplacés, le bilan à ce jour fait état de 15 morts et de 35 blessés. Parmi les morts, plusieurs enfants dont un bébé de deux semaines. Le président du site ajoute que 25 abris ont été totalement détruits et plusieurs autres touchés par les éclats d’obus.
Mais ce dimanche, deux jours après le bombardement, les déplacés n’ont pas d’autre choix que de reprendre péniblement le cours de leur vie. Certains tentent de reconstruire les abris touchés par les éclats. Ils sont soulagés par la reprise ce dimanche vers 10 heures de l’approvisionnement en eau par le programme de promotion des soins de santé primaire. Car depuis le bombardement, ils n’avaient pas été approvisionnés. En effet, parmi les blessés, on compte une gardienne qui assurait la sécurité des bladers d’eau.
Tous ces déplacés demandent au gouvernement d’assurer leur sécurité. Ils expliquent que c’est pour préserver leur vie qu’ils ont quitté leurs villages et supportent de rester dans ces camps dans des conditions inhumaines mais alors ils ne méritent pas de la perdre par des balles et des bombes dans ces lieux de refuge.
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