La cour a suivi à la lettre les réquisitions du parquet et reconnu coupable Philippe Manier de « quasiment tous les chefs d’accusation » qui pesaient à son encontre.
L’ancien adjudant-chef de la gendarmerie de Nyanza (sud du Rwanda) est resté impassible à l’annonce du verdict tandis que, hors de la salle d’audience, des Rwandais, parties civiles au procès, laissaient éclater leur joie en chantant et dansant.
M. Manier, qui reconnaît la réalité du génocide mais nie toute implication dans sa mise en œuvre, était poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation des crimes de génocide et autres crimes contre l’humanité, génocide et crime contre l’humanité.
Il était accusé d’avoir participé ou encouragé le meurtre de dizaines de Tutsi dans la préfecture de Butare (sud du Rwanda), dont le bourgmestre de Ntyazo qui résistait à l’exécution du génocide dans sa commune.
Pour l’accusation, il avait notamment ordonné et supervisé l’érection de plusieurs « barrières », des barrages routiers, « destinés à contrôler et à assassiner les civils tutsi ».
L’accusation reprochait également à M. Manier d’avoir participé, en donnant des ordres, voire en étant directement impliqué sur le terrain, à trois massacres: celui de la colline de Nyabubare où 300 personnes ont été tuées le 23 avril 1994, celui, quatre jours plus tard, de la colline de Nyamure où s’étaient réfugiés des milliers de Tutsis, et celui de l’Institut des sciences agronomes du Rwanda, où des dizaines de milliers de victimes ont été recensées.
Pour ce dernier crime, la cour n’a reconnu que la complicité de M. Manier mais pas sa culpabilité en tant qu’auteur de ce massacre.
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