Ce film commence par les albums de famille de la réalisatrice et ses souvenirs d’une grand-mère lui donnant une pièce de 50 francs CFA. Katy Lena Ndiaye a toujours connu cette monnaie mais elle a décidé de se plonger dans son histoire, il y a dix ans. Elle interviewe alors un économiste.
« C’est en 2014 que Thierry Amougou [économiste camerounais, NDLR] qui a lâché comme ça, au détour d’une réponse : “Le franc CFA, c’est vraiment une question sur laquelle il faudra bien un jour qu’on s’arrête.” C’est vraiment à partir de ce moment-là où je me suis posé la question : “Tiens, le franc CFA, je n’en ai jamais entendu parler ?” ».
Pendant sept ans, Katy Lena Ndiaye se plonge alors dans l’écriture et la collecte d’images et de témoignages. « Il y a eu d’abord l’exploration des livres, de tout ce qui a été publié, explique-t-elle. Et puis, ça a été l’exploration des archives. Et c’est vraiment à travers les archives que j’ai trouvé la matière ».
Ses intervenants sont des économistes comme N’Dongo Samba Sylla, des hommes politiques comme Lionel Zinsou, ou des écrivains comme Felwine Sarr. Pour afficher ce contenu YouTube, il est nécessaire d’autoriser les cookies de mesure d’audience et de publicité.
Accepter Gérer mes choix « Ce n’est pas une thèse sur le franc CFA » Le film est riche en informations pour retracer toute l’histoire de cette monnaie créée en 1945. Mais Katy Lena Ndiaye fait un effort de pédagogie pour interroger les rapports entre la France et ses anciennes colonies.
« Ce n’est pas une thèse sur le franc CFA, insiste-t-elle. Je vais vous raconter une histoire. C’est une histoire parce que c’est la grande histoire et toutes nos histoires individuelles ». L’idée de tisser ces histoires, de la colonisation à la dévaluation de 1994, est illustrée poétiquement pendant le film par des images de tisserands, toujours accompagnées de la voix de la réalisatrice.
L’argent, la liberté, une histoire du franc CFA a reçu la mention spéciale du jury Documentaires longs métrages au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) 2023. Il passe encore à Dakar jusqu’au 7 juillet. Il sera ensuite diffusé dans des lycées et d’autres espaces à partir d’octobre.
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