Les moutons sont là en nombre, gardés par les bouviers. La fermeture de la frontière n’a pas empêché l’approvisionnement du marché au bétail de Malanville, décrit Magali Lagrange, notre envoyée spéciale.
« La plupart quittent le Niger, le Nigeria. C’est de là que ces animaux viennent, raconte Goumbi Sina, le secrétaire général du comité de gestion du marché. Il y en a de toutes catégories, du moins cher jusqu’au plus cher. Ce gros bélier tout blanc ne coûte que 100 000 (francs CFA.- NDLR), mais les gens n’arrivent pas à acheter. Ce qui a changé, c’est surtout la fermeture de la frontière. Le pouvoir d’achat des gens a beaucoup chuté », dit-il.
Dans les allées du marché, entre les stands d’épices, de tomates ou de haricots, ce n’est pas non plus l’affluence des grands jours. Cette fonctionnaire, mère de quatre enfants, est venue faire ses courses pour la Tabaski : des épices et des ingrédients pour la sauce.
Magali Lagrange « Le prix a monté considérablement à cause de la situation. La tomate, on l’achetait à 200, elle est à 500 aujourd’hui. Les épices aussi, il y a une grande différence. Selon les vendeurs, ça vient du Niger. Le budget a augmenté, la quantité a diminué. On essaye de réduire les choses aussi, puisque le salaire n’a pas augmenté. On essaye de faire avec, c’est ça », glisse-t-elle. Bénin, sur le marché au bétail de Malanville, dans l’attente du sacrifice, le 15 juin 2024.
« La fête est là, nous prions Dieu pour que les dirigeants du Bénin et du Niger s’entendent pour que ce problème finisse. C’est ce que nous voulons », confie un chauffeur de taxi qui fait la liaison entre la commune frontalière et la ville de Kandi, plus au Sud.
À Abidjan, des couturiers très sollicités L’Aïd El Kébir, communément appelé Tabaski, intervient au lendemain du début du grand pèlerinage musulman. Et pour marquer l’événement, de nombreux fidèles s’offrent de nouveaux vêtements. Les couturiers sont donc beaucoup sollicités durant cette période, rapporte notre correspondant à Abidjan, Abdoul Aziz Diallo, qui a rencontré certains d’entre eux, dans la commune d’Adjamé.
À quelques heures de la deuxième grande fête musulmane, Lassina Bamba fait le point avec son employé. Mais contrairement à l’année dernière, ce couturier d’Adjamé est loin d’atteindre ses prévisions car les clients se font rares. « L’année dernière c’était mieux que cette année. Parce que cette année, du fait de la casse des maisons des gens, il y a beaucoup de gens qui ont déménagé, qui sont allés vers Abobo ou Yopougon. Donc, ces derniers ne veulent plus revenir en arrière… Non, cette année, ça a été vraiment difficile pour nous ! », dit-il.
Même constat pour Abdoulaye, un autre couturier installé à quelques pas de là. Outre la baisse d’affluence, il dit être confronté à une main d’œuvre de moins en moins qualifiée : « Il faut reconnaître que la couture aujourd’hui c’est difficile parce qu’on n’arrive pas à avoir les hommes qui ont la main… les enfants ne veulent plus faire le métier. Et pourtant, c’est un métier qui nourrit son homme. Si tu as la main, vraiment, tu t’en sors ! »
Certains couturiers, régulièrement aux prises avec des clients pour non-respect des délais fixés, se tournent de plus en plus vers la confection de prêt-à-porter afin d’éviter la pression des clients mécontents. Et au Cameroun… Notre correspondant, Richard Onanena s’est rendu à Ngaoundal, dans la région de l’Adamaoua, où les prix des denrées et des vêtements sont un défi pour les jeunes qui veulent fêter comme il se doit la Tabaski.
Ce dimanche des milliers de musulmans de Ngaoundal, vêtus de leur plus beau boubous, se rendent dans les lieux de culte pour cette fête du sacrifice. L’important, c’est de rendre grâce à Dieu à l’occasion de cette fête du sacrifice !
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