Près de 44 millions d’électeurs, sur environ 100 millions de Congolais, sont attendus ce mercredi 20 décembre aux urnes. Ils élisent leur Président de la République, leurs députés nationaux et provinciaux ainsi que les conseillers municipaux.
De quatre scrutins prévus ce mercredi, la présidentielle cristallise l’attention de l’opinion nationale et internationale. Sur les vingt-six challengers inscrits au départ de la course électorale, dix-neuf demeurent engagés à disputer ale fauteuil présidentiel. Sept ayant pris la résolution de rallier d’autres candidats. La campagne électorale a laissé émarger deux de ces candidats, ayant employé de gros moyens et sillonné plusieurs agglomérations de la RDC, en vue de persuader les électeurs.
Il s’agit de l’opposant Moïse Katumbi, qui bénéficie de l’appui de quatre autres candidats, et du Président sortant, Félix Tshisekedi, en faveur duquel trois autres challengers se sont désistés. Sur cette liste, se trouvent aussi notamment le Prix Nobel de la paix Denis Mukwege ainsi que les opposants Martin Fayulu (NDLR : candidat malheureux à la présidentielle de 2018) et Adolphe Muzito.
La RDC enregistre ainsi son quatrième cycle électoral en dix-huit ans. Mais celui-ci présente quelques spécificités : Inclusivité L’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle du 30 octobre dernier a eu le mérite de baisser la tension autour des candidatures à l’élection présidentielle. Cette haute Cour a validé toutes les candidatures et repêché même deux autres, autrefois recalées au niveau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), consacrant ainsi l’inclusivité tant recherchée lors de précédents rendez-vous électoraux.
Sur la liste de vingt-six noms validés se trouvaient des candidats issus du pouvoir en place, de l’opposition, de la société civile. Elections locales Dans un cycle, une autre innovation consacre l’élection des conseillers municipaux. Pour la première fois et après trois cycles électoraux organisés en RDC, les Congolais vont devoir élire leurs représentants au niveau des communes, tel que prévu dans le calendrier électoral.
Congolais de l’étranger Pour cette année, le vote se déroulera aussi en dehors des frontières nationales. Lors de précédents cycles électoraux, ce droit a été garanti par la loi électorale, mais n’a jamais été mis en œuvre. Au total 13.290 électeurs sont attendus dans les ambassades de la RDC dans les cinq pays retenus par la commission électorale pour cette expérience “pilote” : France Belgique Afrique du Sud Etats-Unis Canada.
Défis logistiques et sécuritaires Le suspense et le doute ont persisté jusqu’à la veille de la tenue effective de ces scrutins, au regard des défis logistiques et sécuritaires qui se présentent à la CENI. Malgré les assurances qu’elle n’a cessé de donner, beaucoup de gens doutaient toujours de ses capacités à déployer le matériel électoral dans les 175.478 bureaux de vote qu’elle a prévu d’ouvrir.
La RDC est en effet un pays aux dimensions continentales, mais presque dépourvu d’infrastructures routières. Dans certaines zones rurales, il va falloir recourir aux pirogues, motos ou vélos. A cela s’ajoute l’épineuse question de l’insécurité. Plusieurs localités étant occupées par les groupes armés nationaux ou étrangers. Dans son récent rapport, Human Rights Watch note que plus de 1,5 million de Congolais “ne pourront pas voter dans les zones affectées par des conflits” et que “des millions de personnes déplacées (…) pourraient également être dans l’incapacité d’aller voter”.
A la veille de ce scrutin, le gouvernement a demandé que la mission de l’ONU en RDC (MONUSCO), lui apporte une aide logistique au-delà des trois provinces de l’Est, en proie aux violences de groupes armés, dans lesquelles elle est déployée. Hormis la mission onusienne, le gouvernement congolais a également bénéficié de l’appui de l’aviation militaire égyptienne et angolaise dans le déploiement des kits électoraux à travers le pays.
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