Le Hamas avait appelé à une « journée de colère » vendredi 2 août pour l’enterrement de son chef, tué deux jours plus tôt dans une frappe imputée à Israël par le mouvement islamiste et par Téhéran. Israël n’a pas commenté. Brandissant des drapeaux palestiniens, des portraits d’Ismaïl Haniyeh et un cercueil en carton à son effigie, des milliers de personnes ont marché jusqu’au Parlement, keffiehs noir et blanc sur les épaules.
« Salutations de Rabat à nos amis gazaouis et aux Qassam [branche armée du Hamas, NDLR] », « Le peuple veut la fin de la normalisation » des relations avec Israël, a crié la foule, en écho à ce que l’on pouvait lire sur de nombreuses pancartes, selon une équipe de l’AFP sur place, qui a vu un drapeau israélien être brûlé. « Ismaïl Haniyeh était un leader de la Palestine » « Ismaïl Haniyeh était un leader de la Palestine, c’est un symbole qui nous pousse à manifester », a déclaré à l’AFP Halima Hilali, 64 ans.
La guerre à Gaza « est une honte pour l’humanité qui ne fait rien », a-t-elle dit. « Manifester est la moindre des choses pour aider nos frères palestiniens, je pense que tous les musulmans doivent le faire », a renchéri Nabil Nasseri, 42 ans, venu de Salé, ville adjacente à Rabat.
« On ne peut avoir des relations avec un groupe de criminels, on espère la fin des relations » avec Israël. « Nous ne reconnaissons pas Israël », « (Haniyeh) est la voie », « Amérique terroriste », proclamaient des banderoles lors du rassemblement organisé à l’appel du Groupe d’action nationale pour la Palestine, regroupant des formations de gauche et le Parti islamiste de la justice et du développement.
Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, plusieurs manifestations de grande ampleur ont eu lieu au Maroc pour réclamer une abrogation de la normalisation, alors que l’opposition à ce processus était jusque-là limitée.
Le royaume a officiellement appelé « à l’arrêt immédiat, global et durable de la guerre israélienne sur Gaza », sans remettre en question la normalisation. Le Hamas et Téhéran ont promis de venger la mort d’Ismaïl Haniyeh, qui se trouvait en Iran pour l’investiture du nouveau président, faisant craindre un embrasement de la région en pleine guerre dans la bande de Gaza.
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