| COP28 : sommet sur le climat à Dubaï
Des centaines de personnes, originaires des quatre coins du monde, ont uni leur voix samedi lors d’une rare manifestation à Dubaï, en marge de la COP28, pour réclamer la fin des combustibles fossiles et un cessez-le-feu à Gaza.
Les militants, porte-voix à la main, ont tenté de se faire entendre par les décideurs mondiaux réunis aux Émirats arabes unis pour la 28e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Brandissant des banderoles pour la protection de l’environnement peintes aux couleurs du drapeau palestinien, les manifestants ont crié Justice climatique et Cessez-le-feu maintenant .
La guerre entre Israël et le Hamas s’est invitée à la réunion des Nations unies, qui se déroule depuis le 30 novembre, où les négociateurs du monde entier tentent d’ici mardi prochain de conclure un nouvel accord pour faire progresser la lutte contre le réchauffement climatique.
C’est le même combat, c’est la même chose, c’est du colonialisme, c’est du génocide , estime l’activiste mexicaine Isavela Lopez. Je suis solidaire de tous ceux qui sont opprimés , lance à son tour l’Américaine Claire Charlo, de l’Alliance pour une transition juste. Je compatis avec tous ceux qui subissent un génocide en ce moment, parce que cela nous est arrivé aux États-Unis en 1492 , poursuit-elle, en référence à la découverte et la conquête de l’Amérique.
Ouvrir en mode plein écran Des manifestants, étroitement surveillés, ont notamment réclamé une sortie des énergies fossiles.
Nombreuses restrictions pour les manifestants
Les manifestations sont rares aux Émirats arabes unis, car elles doivent recevoir une autorisation officielle de l’État. Les autorités émiraties interdisent fréquemment les rassemblements qu’elles jugent perturbateurs . Toutefois, la manifestation en marge de la COP28 a pu avoir lieu samedi sans autorisation des autorités émiraties, car les militants se sont réunis dans la zone bleue . Ce territoire, où se déroulent les négociations et les principaux événements de la COP28, est sous contrôle onusien pour la période de la conférence internationale.
Bien que l’ ONU autorise des manifestations en marge de la COP28, celles-ci sont assujetties à de nombreuses restrictions. Ce faisant, les militants réunis samedi ne pouvaient pas nommer des États, des personnes, des dirigeants ou des entreprises dans le cadre de leurs actions militantes sur le site de la COP. Ouvrir en mode plein écran Des manifestants ont tenu une banderole où on peut lire « Cessez-le-feu maintenant ».
Un manifestant propalestinien a affirmé qu’on lui avait interdit de dire du fleuve à la mer . Cette expression est utilisée par des propalestiniens, se mobilisant pour réclamer un État unique sur la terre située entre le fleuve Jourdain et la Méditerranée. Certains Juifs entendent dans cet appel une demande claire de destruction d’Israël.
Par ailleurs, un petit groupe de manifestants protestant contre la détention de militants par les autorités émiraties – un venant d’Égypte et deux des Émirats arabes unis – n’a pas été autorisé à brandir des pancartes où étaient inscrits leurs noms.
Il s’agit d’un niveau de censure choquant dans un espace où la protection des libertés fondamentales telles que la liberté d’expression, de réunion et d’association a été garantie , a déclaré à l’Associated Press Joey Shea, une chercheuse à l’organisation Human Rights Watch, spécialisée dans les Émirats arabes unis. Qui plus est, la population locale de Dubaï, n’étant pas autorisée à franchir la zone bleue , a été exclue des manifestations.
Une restriction qui inquiète Sébastien Duyck, avocat en droits de la personne et en droit environnemental. C’est extrêmement problématique. Sans la voix de la société civile, sans la voix de ces manifestations, on a des discussions beaucoup trop faibles.
C’est le rôle de la société civile de pousser en avant, et de rappeler l’importance de vraiment respecter la science, même si ça dérange des acteurs. Ballet diplomatique Parallèlement à ces manifestations, les négociations à la COP28 se sont poursuivies, et une ébauche de texte final contient des options de retrait ou de diminution des énergies fossiles.
Il faut se rendre compte que c’est une situation inédite et historique d’avoir dans le texte d’une COP un projet d’accord sur la sortie de toutes les énergies fossiles , explique Romain Ioualalen, responsable des politiques internationales chez Oil Change International. Ouvrir en mode plein écran La COP28 se déroule du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï, aux Émirats arabes unis.
Le ministre canadien de l’Environnement Steven Guilbeault, qui joue un rôle clé dans les discussions, a fait preuve d’un relatif optimisme, disant à l’ AFP être assez confiant dans le fait d’avoir une mention des énergies fossiles dans le texte final.
D’ailleurs, des manifestants ont brièvement organisé samedi un sit-in au kiosque de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) en raison d’une lettre divulguée appelant les États membres de l’organisation à rejeter toute tentative d’inclure une réduction progressive des combustibles fossiles dans tout texte du sommet.
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