Comprendre la Crise au sein de l’UDPS: Conflits Internes du Parti de Félix Tshisekedi

UDPS

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Le parti de Tshisekedi en quête de stabilité avant 2028

L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti au pouvoir en République Démocratique du Congo (RDC) sous la présidence de Félix Tshisekedi, traverse une zone de turbulences.

Alors que les préparatifs pour les élections de 2028 se dessinent en arrière-plan, le parti fait face à des querelles internes qui risquent de détourner l’attention de son dirigeant et de fragiliser sa cohésion.

Augustin Kabuya, au cœur de la tourmente

Le principal point de discorde ? Augustin Kabuya, actuel secrétaire général du parti, accusé de népotisme et de mauvaise gestion. Des cadres et militants réclament sa démission pour permettre une réorganisation du parti.

Ces tensions, latentes depuis plusieurs mois, éclatent désormais au grand jour. Kabuya, qui a pris les rênes après l’accession de Tshisekedi à la présidence en 2019, est aujourd’hui la cible d’une rébellion interne, dirigée par des figures comme Deogratias Bizibu, choisi par certains militants pour le remplacer.

La situation s’envenime à tel point que même le Président, bien qu’affichant une certaine sérénité en public en qualifiant cette crise de “vitalité démocratique du parti”, peine à apaiser les tensions en coulisses.

Malgré les critiques, Tshisekedi s’est engagé à maintenir Kabuya en poste, lui accordant une confiance sans faille. Pour beaucoup, c’est ce soutien présidentiel qui permet à Kabuya de rester à la tête de l’UDPS.

Maman Marthe, la figure de l’apaisement

Face à cette crise qui menace de diviser le parti, Marthe Kasalu, mère du Président et veuve de l’illustre opposant Etienne Tshisekedi, a dû intervenir pour calmer les esprits. Depuis la mort de son époux en 2017, “Maman Marthe” est devenue une figure incontournable de l’UDPS, respectée par tous.

Son rôle dans les négociations entre les factions rivales a permis d’éviter l’implosion du parti, du moins pour le moment.

En rassemblant les deux camps autour de l’objectif commun de conserver le pouvoir en 2028, Maman Marthe a su jouer de son influence pour maintenir un fragile équilibre. Cependant, cette trêve ne cache pas l’évidence : l’UDPS est divisée, et l’ombre des élections de 2028 plane déjà sur toutes les discussions.

Horizons 2028 : L’enjeu crucial pour l’avenir de l’UDPS

Avec les élections générales prévues pour 2028, la bataille pour le contrôle de l’UDPS revêt une importance capitale. Sous la Constitution actuelle, Félix Tshisekedi ne peut se représenter pour un troisième mandat, et la question de sa succession hante les couloirs du parti.

Officiellement, personne ne parle de cette élection présidentielle, mais tous y pensent. Comment l’UDPS pourra-t-elle maintenir son emprise sur le pouvoir sans son leader charismatique ?

Des voix, comme celle de l’ancien ministre de la Santé Eteni Longondo, appellent déjà à des réformes profondes pour garantir une majorité parlementaire solide en 2028. Il a notamment averti les militants que sans une réorganisation sérieuse, l’UDPS pourrait pleurer sa défaite dans quatre ans.

Une révision constitutionnelle en vue ?

Tshisekedi lui-même a laissé entrevoir la possibilité de revoir la Constitution. En mai 2023, alors qu’il était en déplacement à Paris, il a été interrogé sur cette question sensible.

“Ne me faites pas passer pour un dictateur”, a-t-il répondu, tout en précisant que la révision de la Constitution ne serait pas son fait, mais celui du peuple, à travers leurs représentants.

Deux jours plus tard, lors d’un discours devant la diaspora congolaise à Bruxelles, il a évoqué la mise en place d’une commission chargée de réfléchir à une “constitution digne de notre pays”.

Ces déclarations ont immédiatement suscité des spéculations quant à une éventuelle modification des lois actuelles pour permettre à Tshisekedi de briguer un troisième mandat.

L’avenir incertain de l’UDPS

Alors que l’UDPS tente de régler ses querelles internes, la question de la pérennité du parti après Tshisekedi reste entière. Si le parti veut éviter une défaite en 2028, il doit impérativement retrouver son unité et s’assurer que les réformes nécessaires sont mises en place.

Mais avec des tensions qui continuent de couver sous la surface et la question non résolue de la succession à la présidence, l’avenir de l’UDPS semble pour le moment incertain.

Dans ce contexte, la capacité de Tshisekedi à maintenir la stabilité, tant au sein du parti que dans le pays, sera cruciale pour assurer la continuité du projet politique de l’UDPS.

Mais comme l’histoire politique de la RDC l’a souvent montré, tout peut basculer en un instant.


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Noé Juwe Ishaka ; Ph.D Candidate ; Adler University, Chicago Campus, IL

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