Prosper Runyange, membre de l’Association pour la paix et la promotion des droits de l’Homme (APDH), a de son côté été arrêté à Ngozi, dans le nord du pays, « plus tard dans la journée (de mardi) sur un mandat du procureur. Il a passé la nuit dans un cachot de police avant d’être transféré au siège du SNR à Bujumbura » mercredi matin, a déclaré M. Anschaire, ajoutant: « personne ne sait pour le moment le motif de toutes ces arrestations ».
Interrogées, les autorités burundaises n’ont pas souhaité s’exprimer sur ces arrestations, qui ont été confirmées à l’AFP par un haut gradé de la police, sous couvert de l’anonymat.
« C’est la première fois qu’autant d’activistes des droits de l’Homme sont arrêtés en même temps », a souligné Anschaire Nikoyagize.
Depuis son accession au pouvoir en 2020, le président du Burundi, Évariste Ndayishimiye, qui a pris la suite de Pierre Nkurunziza, décédé la même année et qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis 2005, balance entre signes d’ouverture du régime, qui reste sous l’emprise de puissants « généraux », et ferme contrôle du pouvoir avec des atteintes aux droits de l’Homme dénoncées par des ONG.
« L’hostilité du gouvernement envers la société civile et les médias autrefois florissants du Burundi persiste malgré l’élection d’un nouveau président en mai 2020 », avait souligné début février l’ONG Human Rights Watch (HRW).
Le Burundi, enclavé dans la région des Grands Lacs, est le pays le plus pauvre au monde en terme de PIB par habitant selon la Banque mondiale, selon qui 75% de ses 12 millions d’habitants vivent sous le seuil international de pauvreté.
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