À Maurice, l’enthousiasme initial suscité par l’annonce d’un accord historique sur les Chagos laisse place aujourd’hui à une analyse plus nuancée. Si Port-Louis et Londres ont convenu en principe de la restitution de l’archipel, de nombreuses questions demeurent quant aux modalités exactes de cette rétrocession. Quatre questions principales sont au cœur du débat.
D’abord, la nature de l’accord : c’est un engagement politique, donc un accord de principe trouvé après deux ans de négociations. La transformation de cet engagement politique en traité officiel soulève des interrogations : qui sera impliqué dans ces discussions futures et y aura-t-il des consultations publiques à Maurice ?
Le cas de Diego Garcia et de sa base militaire Ensuite, il est question du sort de Diego Garcia où se trouve la base militaire américaine : l’accord prévoit que le Royaume-Uni conservera le contrôle de Diego Garcia pour les 99 prochaines années.
Ce qui amène au troisième élément de discussions : les Chagossiens ne pourront pas être réinstallés sur Diego Garcia. Ils pourront seulement se rendre sur les îles de Pehros Banos et Salomon. Une solution qui ne satisfait pas tous les exilés qui souhaitent retourner sur leur île natale.
Le communiqué parle de réparer les torts causés aux Chagossiens et de soutien financier à Maurice. L’île qui anticipe d’importants revenus financiers de cet accord, notamment grâce à une location annuelle de Diego Garcia.
Un paiement rétroactif sur 56 ans est à l’étude, avec des estimations officieuses évoquant plus de 15 millions d’euros par an. Par ailleurs, l’accord prévoit une compensation financière pour les Chagossiens et des investissements dans les infrastructures mauriciennes. Cependant, de nombreux détails restent à clarifier avant la mise en œuvre de cet accord.
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