Le ministre iranien des Affaires étrangères prône la diplomatie tout en avertissant Israël et en renforçant les alliances stratégiques avec la Chine.
Lors d’une interview accordée à la chaîne d’État chinoise CCTV, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a averti qu’une nouvelle attaque israélienne contre l’Iran pourrait déclencher une guerre généralisée au Moyen-Orient. Ces déclarations ont été faites lors de sa première visite officielle en Chine, les 27 et 28 décembre, où il a également rencontré son homologue chinois, Wang Yi.
Un avertissement ferme à Israël
Araghchi a souligné que l’Iran est pleinement préparé à répondre à toute nouvelle agression israélienne, mais il a insisté sur le fait que son pays privilégie la diplomatie. « Nous maintenons le contact avec d’autres pays du Moyen-Orient et continuons à consulter nos alliés comme la Chine », a-t-il déclaré, exprimant l’espoir que ces alliances stratégiques dissuaderont de futures attaques.
Cette visite intervient dans un contexte d’intensification des relations entre l’Iran et la Chine, symbolisé par la rencontre en octobre 2024 entre le président iranien Masoud Pezeshkian et son homologue chinois Xi Jinping à Moscou. À cette occasion, Pezeshkian avait qualifié la Chine de « partenaire le plus important » de l’Iran.
La situation en Syrie : un défi imprévu
Araghchi a également abordé les récents développements en Syrie, qualifiant la chute rapide du régime de Bachar al-Assad d’« inattendue ». Il a exprimé le souhait que la Syrie ne devienne pas « un refuge pour les terroristes » et que son avenir soit déterminé par son peuple.
Concernant le nouveau leadership syrien dirigé par Abu Mohammad al-Julani, il a déclaré : « La manière dont nous traiterons les nouvelles autorités syriennes dépendra de leurs actions. Nous espérons stabiliser la Syrie et protéger la sécurité de tous les groupes ethniques, qu’ils soient chiites, sunnites, arabes ou kurdes. »
Hezbollah et résistance au Liban
Le ministre iranien a salué la « résistance résolue » du Hezbollah au Liban, malgré les pertes subies lors des récentes représailles israéliennes. « Israël a été contraint d’accepter un cessez-le-feu à cause de la résilience du Hezbollah face à l’offensive terrestre israélienne dans le sud du Liban », a-t-il déclaré. Selon lui, le Hezbollah est en train de se reconstruire de manière stratégique et a un « avenir prometteur ».
Guerre Israël-Hamas : une victoire diplomatique pour la Palestine ?
Concernant le conflit en cours entre Israël et le Hamas, Araghchi a interprété les négociations sur le cessez-le-feu comme un revers pour Israël. « L’État israélien, qui souhaitait éliminer le Hamas, a été contraint de s’asseoir à la table des négociations. » Il a toutefois précisé que l’Iran soutiendrait tout cessez-le-feu accepté par la Palestine et le Hamas.
La question nucléaire iranienne et l’avenir des négociations
Sur la question du programme nucléaire iranien, Araghchi a exprimé son souhait de reprendre les négociations interrompues par le retrait des États-Unis en 2018. Il a qualifié cette décision de « grave erreur stratégique », tout en soulignant l’importance d’un dialogue basé sur le respect mutuel.
« L’Iran est prêt à coopérer, mais toute négociation doit être juste et équitable », a-t-il insisté.
Un espoir pour 2025
Araghchi a conclu son interview avec un message d’espoir : « J’espère que l’année 2025 sera marquée par un monde sans guerre, sans atrocités et sans agressions. Un monde fondé sur la justice, le respect du droit et l’humanité. »
Ce souhait reflète les aspirations de l’Iran à renforcer son rôle diplomatique tout en se préparant aux défis géopolitiques d’un Moyen-Orient en mutation.
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