Le grand jour est arrivé pour Bassirou Diomaye Faye, BDF, comme il est déjà surnommé dans la presse… Il va prendre officiellement ses fonctions ce matin, pointe le site d’information Senego , « en tant que 5ᵉ président de la République du Sénégal, succédant ainsi au président Macky Sall.
Pour marquer cet événement, une cérémonie de prestation de serment est organisée par le Conseil constitutionnel, suivie d’une cérémonie d’investiture qui se tiendra au Centre international de conférence Abou Diouf à Diamniadio. Cette journée historique verra la présence de plusieurs chefs d’État et de gouvernement, témoignant de l’importance de cette transition démocratique au Sénégal. » « Bassirou devant Dieu et la Nation », s’exclame le quotidien 24 Heures en première page.
Quelles nouvelles têtes ? Alors, passé le protocole, place à l’action. « À quoi pourrait ressembler le gouvernement du nouveau Président ? », s’interroge Seneweb . « Après les cérémonies de prestation de serment et de passation de service, l’ancien inspecteur des Impôts et des Domaines va s’atteler à la nomination de son Premier ministre qui sera suivie de la composition du gouvernement. »
D’après DakarActu , sans surprise, « Ousmane Sonko, le leader du Pastef, pourrait bien être vice-président ou premier Ministre du premier gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye. Père fondateur du projet, Sonko est capable de driver l’équipe gouvernementale attendue par les sénégalais pour réformer le système. » Justement, à quoi faut-il s’attendre ?
« Les sénégalais ne seraient pas surpris de voir un gouvernement “melting pot“ ou “soupe Kandja“, affirme DakarActu, où tous les artisans de cette victoire auraient leur part du gâteau. En effet, des femmes et des hommes de valeurs constituent la coalition Diomaye Président » : des militants du Pastef auxquels il faut adjoindre d’autres personnalités politiques de la coalition Yewwi Askan Wi ou encore du PDS.
« Auront-ils une place dans le prochain gouvernement qui sera mis en place cette semaine ? », s’interroge DakarActu. « L’avenir nous édifiera. » Des paroles aux actes… Et les attentes des Sénégalais sont énormes. C’est ce que souligne notamment le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou : « le Pastef a beaucoup promis, des promesses qui ont convaincu, face aux attentes de la jeunesse, ras-le-bolisée par un système sclérosé à l’évidence.
Du travail pour ces jeunes, qui ont depuis longtemps les yeux rivés vers l’espace Schengen, des soins adaptés pour tous, l’éducation, la justice sociale, l’égalité des chances, la croisade contre la corruption, sans oublier les problèmes intramuros comme les questions de pêche à Saint-Louis, la gestion du futur gaz, l’avenir du CFA etc… (…) C’est là que le héraut ou les hérauts (avec Sonko) devront convaincre : en revêtant l’habit du candidat antisystème, BDF, président, devra opérationnaliser son discours.
Or, l’exercice du pouvoir n’est pas si simple. » D’abord l’emploi… « Quels sont les chantiers prioritaires ? », s’interroge Le Monde Afrique . « Le principal défi sera “ la création d’emplois “ , estime l’économiste Mame Mor Sene, de l’université de Dakar. Dans ce pays où 75 % de la population a moins de 35 ans et où le taux de chômage s’élève officiellement à 20 %, les jeunes sont de plus en plus nombreux à fuir la pauvreté et prendre le chemin de l’émigration clandestine vers l’Europe, en dépit des périls. “ Résoudre le problème du chômage prendra du temps et ne sera pas facile.
C’est toute la structure de l’économie qui est à réviser“ , estime Mar Mome Sene. Le chercheur souligne qu’il faudra investir massivement dans le secteur industriel, alors que l’économie repose traditionnellement sur les services. » Autre mission importante, souligne encore Le Monde Afrique : « créer un environnement favorable et rétablir la confiance entre Sénégalais rompue sous le précédent régime. (…) Pour le politologue El Hadji Mamadou Mbaye, “ baisser rapidement le prix de produits de base “ , comme le riz, l’huile ou le coût de l’électricité, pourrait être l’une des premières mesures pour donner rapidement des gages à l’électorat.
Les réformes institutionnelles et la lutte contre la corruption, par la création d’un Parquet national financier, pourraient aussi être mises en place rapidement, estime-t-il. Il note (aussi) que le nouveau président devra décider ou non de dissoudre l’Assemblée nationale, installée en septembre 2022, où il ne dispose pas de majorité. La Constitution interdit cette pratique durant les deux premières années de législature. Des élections seraient alors possibles à partir de la mi-novembre. »
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