À la Une: la tournée africaine de Sergueï Lavrov

À la Une: la tournée africaine de Sergueï Lavrov

« Le ministre russe des Affaires étrangères a bouclé hier sa visite en Guinée, pointe le site  Africa Guinée. Lors de son séjour éclair, poursuit-il, Sergueï Lavrov a eu deux entretiens avec le Président Mamadi Doumbouya et le chef de la diplomatie guinéenne, Morissanda Kouyaté. (…)

Nous n’avons pas omis de discuter de la coopération militaire et technique et du renforcement de la capacité de défense de la Guinée, surtout compte tenu de la menace terroriste croissante », a indiqué Sergueï Lavrov avant de quitter la Guinée. « Conakry et Moscou, précise encore Africa Guinée, comptent étendre et enrichir leur partenariat vieux de “65 ans” sur la santé, la lutte antiterroriste, la défense, le renforcement de la présence de sociétés russes en Guinée. » Guinée : intérêts miniers…

La Guinée était la « première étape de la sixième visite de Sergueï Lavrov sur le continent africain en l’espace de deux ans. » C’est ce que relève Le Monde Afrique  : « en se posant, pour la première fois depuis 2013, sur le tarmac de l’aéroport Ahmed Sékou Touré – du nom du premier président du pays, fortement inspiré par le modèle socialiste –, le chef de la diplomatie russe n’est arrivé ni en pays conquis ni en terre hostile, pointe Le Monde Afrique.

Comme la République du Congo et le Tchad, les deux prochaines étapes annoncées de son voyage, la Guinée affiche une position neutre vis-à-vis de la guerre en Ukraine, et se tient à l’écart de la lutte d’influence avec la France sur le continent. (…)

La relation entre Moscou et Conakry repose aujourd’hui en premier lieu sur des intérêts miniers, remarque encore le journal. La bauxite extraite de Guinée représente 40 % de l’approvisionnement du géant russe Rusal, deuxième producteur mondial d’aluminium derrière la Chine. Pour conserver cet acquis, Moscou mène sur place une diplomatie des plus amicales avec les dirigeants successifs.

En janvier 2019, son ambassadeur Alexandre Bredgazé, aujourd’hui à la tête de Rusal-Guinée, avait ouvertement encouragé le président de l’époque, Alpha Condé, à modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat. »

En effet, complète Aujourd’hui à Ouagadougou, « la Guinée n’est pas politiquement alignée sur le Burkina-Niger-Mali, même si elle est dirigée par un putschiste constitutionnalisé. Mais c’est un pays économiquement qui intéresse et qui pèse sur l’échiquier de la sous-région en termes de besoins en matières premières.

C’est le cas de l’aluminium qu’exploite Rusal, présent sur trois sites et qui emploie 3 000 personnes. » Burkina Faso : « ici on ne jure que par Poutine… » Après le Congo-Brazzaville et le Tchad, Sergueï Lavrov est attendu au Burkina Faso. Là, le ministre russe des Affaires étrangères arrive en terrain conquis… « Ce sera pour exalter une coopération qui est au pinacle, s’exclame Aujourd’hui, d’ailleurs, dès l’aéroport, il se rendra compte, et tout au long du chemin qui mène à la présidence, de la floraison de drapeaux russes.

La Russie a remplacé la France, et ici, on ne jure que par Poutine ! Normal, armes, drones, blés, soutien, la Russie est aux petits soins avec les nouvelles autorités (burkinabés). » Au Tchad, un tropisme moscovite ? Toutefois, « l’étape la plus importante de cette tournée sera sans nul doute celle du Tchad », relève L’Observateur Paalga .

« Présenté comme le dernier bastion de la France dans le Sahel, le pays de François Tombalbaye (premier président du Tchad) nourrit les convoitises de l’Ours russe qui ne cesse de faire son trou dans l’ancienne basse-cour du Coq gaulois, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Il faut dire que l’actuel homme fort du Tchad, Mahamat Idriss Déby, ne cache pas son tropisme moscovite, contrairement à son géniteur de président, feu Idriss Déby Itno, dont le gouvernement avait condamné l’invasion russe en Ukraine. En janvier dernier, rappelle L’Observateur Paalga, Déby-fils avait effectué une visite officielle à Moscou où il avait été reçu avec tous les honneurs dus à un chef de l’État d’un “pays frère”, selon Vladimir Poutine. Les deux hommes avaient évoqué des questions liées à la coopération agricole et minière, mais aussi à la situation sécuritaire de la sous-région. Le maître du Kremlin avait alors rassuré son hôte de son engagement à œuvrer à la stabilisation de la zone. »

RFI

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