
Un doublement des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium canadiens, accompagné d’une offre controversée d’intégration aux États-Unis
Le président américain Donald Trump a relancé la crise commerciale entre Washington et Ottawa, annonçant une augmentation drastique des droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens, qui passeront désormais à 50 %. Mais il ne s’est pas arrêté là. Dans un message explosif publié sur sa plateforme Truth Social, il a réitéré son souhait d’annexer le Canada, affirmant que la seule solution pour régler ce conflit commercial serait que le pays devienne le 51ᵉ État des États-Unis.
“J’ai demandé à mon secrétaire au Commerce d’ajouter une TARIFICATION SUPPLÉMENTAIRE de 25 %, portant à 50 % les taxes sur TOUT L’ACIER ET L’ALUMINIUM ENTRANT AUX ÉTATS-UNIS EN PROVENANCE DU CANADA, UN DES PAYS LES PLUS PROTECTIONNISTES DU MONDE,” a écrit Trump, précisant que la mesure entrerait en vigueur dès mercredi.
Cette nouvelle escalade intervient après que l’Ontario, la province la plus peuplée du Canada, a riposté lundi en imposant une surtaxe de 25 % sur les exportations d’électricité vers les États-Unis.
En réponse, Trump a dénoncé les pratiques “hostiles” du Canada, exigeant qu’Ottawa supprime immédiatement les droits de douane sur les produits laitiers américains, qu’il juge “anti-américains”, avec des taxes variant entre 250 % et 390 % sur certains articles.
“Si le Canada refuse de supprimer ces tarifs injustes, nous prendrons d’autres mesures, notamment en ciblant l’industrie automobile canadienne,” a menacé Trump.
D’après lui, ces sanctions pourraient “permanemment mettre fin au secteur de la production automobile canadienne”, une menace qui inquiète grandement Ottawa, étant donné que l’industrie automobile est l’un des piliers de l’économie canadienne.
Le conflit commercial entre les deux pays ne date pas d’hier, mais il atteint aujourd’hui une intensité inédite. En février dernier, Trump avait déjà annoncé une taxe de 25 % sur les importations canadiennes, mais son application avait été reportée d’un mois. Jusqu’à présent, les constructeurs automobiles canadiens et certains produits couverts par l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA) bénéficiaient d’exemptions, valables jusqu’en avril.
Face à cette offensive commerciale, le gouvernement canadien a riposté en imposant des tarifs douaniers sur 30 milliards de dollars de produits américains, avec 125 milliards de dollars de nouvelles taxes prévues pour le mois prochain.
Mais Trump, fidèle à son style provocateur, n’a pas hésité à répéter ses allégations selon lesquelles les États-Unis “subventionneraient” le Canada à hauteur de 200 milliards de dollars par an, ajoutant que l’unification des deux pays sous un même drapeau serait la meilleure solution pour régler ces différends.
“Le Canada deviendrait notre bien-aimé Cinquante-et-Unième État. Ce serait la meilleure solution pour nous deux, et nous en bénéficierions énormément.”
Depuis décembre 2024, Trump et son cercle rapproché ont régulièrement évoqué l’idée d’une annexion du Canada, une proposition qui a été massivement rejetée par les dirigeants et la population canadienne.
D’après un récent sondage YouGov, 77 % des Canadiens s’opposent fermement à cette idée, tandis que seulement 15 % y sont favorables.
Le nouveau Premier ministre canadien, Mark Carney, fraîchement élu, a promis de livrer bataille contre Washington dans cette guerre commerciale.
“Nous allons nous battre, et nous allons gagner. Mais cette victoire ne sera pas facile,” a-t-il admis.
Carney a également rejeté catégoriquement toute perspective de rattachement aux États-Unis, déclarant dimanche :
“Le Canada ne fera jamais, au grand jamais, partie de l’Amérique, sous quelque forme que ce soit.”
Alors que les tensions économiques et diplomatiques s’exacerbent, la question demeure :
- Trump ira-t-il jusqu’à imposer de nouvelles sanctions commerciales au Canada ?
- Ottawa ripostera-t-il avec des mesures encore plus strictes contre les importations américaines ?
- Le climat politique au Canada évoluera-t-il vers une radicalisation face aux provocations de Washington ?
Une chose est certaine : la relation entre les deux voisins nord-américains n’a jamais été aussi tendue, et les semaines à venir pourraient voir ce conflit atteindre un point de rupture historique.
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