
Le groupe rebelle M23 a présenté à la presse, samedi 1er mars, quatorze hommes vêtus de l’uniforme de l’armée congolaise. Selon le M23, il s’agirait de combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé rwandais actif dans l’Est de la RDC et opposé à Kigali.
Les FARDC dénoncent un “montage de mauvais goût”Selon le M23, ces présumés combattants FDLR auraient été capturés au front dans la province du Nord-Kivu, où les affrontements se poursuivent entre les rebelles et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Parmi eux, le général Gakwerere Ezechiel, est présenté comme un haut responsable des FDLR. Cependant, l’armée congolaise a rapidement réagi par le biais d’un communiqué publié samedi soir, dénonçant « un montage de mauvais goût » orchestré par le Rwanda et le M23.
Les FARDC accusent le Rwanda et le M23 d’avoir utilisé des anciens combattants FDLR détenus dans la prison centrale de Gitarama, au Rwanda. Ces prisonniers auraient été habillés avec des uniformes militaires neufs des FARDC, récupérés dans des dépôts, pour les faire passer pour des combattants capturés en RDC.
L’armée congolaise précise également que l’un des présumés FDLR, Patrick Ishimwe, avait déjà été présenté par les médias rwandais à Kigali le 22 janvier 2025, ce qui remet en question la véracité des affirmations du M23.Dans son communiqué, l’armée congolaise accuse le général Gakwerere Ezechiel d’être un agent au service du président rwandais Paul Kagame.
Selon les FARDC, ce général aurait participé à des massacres de milliers de civils congolais.Dans le même communiqué, les FARDC dénoncent un acte particulièrement grave : l’exécution sommaire de militaires congolais malades et blessés, retrouvés dans l’hôpital du camp Katindo à Goma, par l’armée rwandaise. Ces exécutions, qualifiées par les FARDC de « crimes de guerre et de crimes contre l’humanité », viennent alourdir les accusations portées contre le Rwanda dans le cadre du conflit en cours.
Cet épisode s’inscrit dans un contexte de vives tensions entre la RDC et le Rwanda, accusé de soutenir activement le groupe armé M23. Ce dernier occupe des pans des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, dans l’Est de la RDC.Le FDLR est un groupe armé fondé dans l’Est de la République démocratique du Congo par d’anciens responsables hutus rwandais.
Ce groupe armé est soupçonné d’abriter dans ses rangs des personnes impliquées dans le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Leur présence dans l’est de la RDC est l’une des raisons avancées par Kigali pour justifier son soutien au M23.
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