Les nouvelles tensions géopolitiques entre alliés fragiles
Les relations entre Israël et l’Égypte, bien que scellées par un traité de paix depuis 1979, semblent entrer dans une zone de turbulences. Alors que l’Égypte joue un rôle central dans la médiation entre Israël et le Hamas, l’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, a récemment soulevé une question brûlante : Pourquoi Le Caire dépense-t-il des centaines de millions de dollars en équipements militaires sophistiqués alors qu’il ne fait face à aucune menace immédiate ?
Cette déclaration marque un tournant dans les relations stratégiques entre Israël et l’Égypte, avec une méfiance grandissante qui pourrait redéfinir l’équilibre sécuritaire au Moyen-Orient.
Un réarmement égyptien qui interroge Israël
Depuis plusieurs années, l’Égypte a considérablement modernisé son arsenal militaire, avec l’achat de sous-marins allemands, de Rafales français, de chars Abrams américains et de systèmes anti-aériens sophistiqués.
Selon Danny Danon, cette course à l’armement soulève une question stratégique :
« Après le 7 octobre, nous devons tirer des leçons. Nous devons surveiller l’Égypte de près et nous préparer à tous les scénarios. »
Si le discours officiel du Caire met en avant la modernisation nécessaire de ses forces armées pour assurer sa souveraineté, la réalité géopolitique ajoute une autre lecture à cette montée en puissance.
L’armée égyptienne bénéficie d’une aide militaire massive des États-Unis depuis les Accords de Camp David, et Washington continue d’accorder 1,3 milliard de dollars d’aide militaire annuelle à l’Égypte, malgré les tensions autour des droits humains et des alliances fluctuantes du président Abdel Fattah al-Sissi.
Le Caire, un acteur imprévisible entre Washington, Moscou et Pékin
Si l’Égypte entretient une relation historique avec les États-Unis, elle a récemment diversifié ses alliances en se tournant vers la Russie et la Chine.
- Achat de systèmes d’armement russes : En 2018, Le Caire a signé un contrat pour l’achat de chasseurs Su-35 à Moscou, suscitant l’irritation de Washington.
- Coopération militaire avec la Chine : L’Égypte a renforcé ses liens avec Pékin en achetant des drones de combat et en développant des projets d’infrastructures financés par la Nouvelle Route de la Soie chinoise.
- Accords militaires avec la France et l’Allemagne : L’acquisition de Rafale et de sous-marins allemands Type 209 témoigne d’une diversification stratégique qui inquiète Israël.
Pourquoi cette montée en puissance ?
- Assurer sa suprématie militaire en Afrique du Nord face à l’Algérie et la Turquie.
- Contrôler la mer Rouge et le canal de Suez, essentiels pour le commerce international.
- Préparer une réponse à une éventuelle instabilité en Libye ou au Soudan.
Israël face à un dilemme stratégique
Pour Israël, la situation est complexe. L’Égypte est officiellement un allié, mais son renforcement militaire, son rapprochement avec la Russie et son rôle de médiateur entre Israël et le Hamas créent une zone d’incertitude.
Si jusqu’à présent, l’attention d’Israël était focalisée sur l’Iran et le Hezbollah, la déclaration de Danny Danon montre une recalibration des priorités sécuritaires :
- Faut-il considérer l’Égypte comme une menace potentielle ?
- Les États-Unis devraient-ils revoir leur aide militaire au Caire ?
- Israël peut-il tolérer une Égypte qui renforce son arsenal sans justification apparente ?
La question se pose alors : l’Égypte prépare-t-elle une nouvelle dynamique régionale qui pourrait réduire l’influence israélienne au Moyen-Orient ?
L’avenir des relations entre les deux puissances dépendra des choix stratégiques du Caire, mais aussi de la capacité de Washington à équilibrer ses alliances sans provoquer une rupture.
💬 Et vous, pensez-vous que l’Égypte reste un allié stable pour Israël ou que son renforcement militaire cache une ambition plus vaste ?
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