Le milliardaire russe attribue les avancées fulgurantes de la Chine en IA à son système éducatif compétitif, tout en critiquant les approches occidentales.
Pavel Durov, cofondateur et PDG de Telegram, a récemment attribué les progrès rapides de la Chine dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) à son système éducatif hautement compétitif, mettant en avant l’excellence constante du pays en mathématiques et en programmation.
Dans une déclaration publiée mercredi, Durov a souligné que le système éducatif chinois encourage une « concurrence féroce » parmi les étudiants, un principe qu’il compare à celui du modèle soviétique, qu’il qualifie de « très efficace ». Il a contrasté cette approche avec les méthodes éducatives occidentales, où la compétition est souvent atténuée pour éviter de blesser les sentiments des élèves.
« La victoire et la défaite sont les deux faces d’une même pièce. Supprimez les perdants, et vous supprimez aussi les gagnants », a écrit Durov dans un message célébrant le Nouvel An chinois. Il a ajouté que bien qu’il puisse sembler bienveillant de dire à tous les élèves qu’ils sont des champions, indépendamment de leurs performances, la réalité se chargera rapidement de briser cette illusion après l’obtention du diplôme.
« La réalité, contrairement aux politiques scolaires bien intentionnées, a bel et bien des notes et des classements publics – que ce soit dans le sport, les affaires, la science ou la technologie », a-t-il expliqué, avertissant que l’élimination de la transparence dans les performances des élèves peut rendre l’école dénuée de sens pour les adolescents ambitieux.
« Les benchmarks en IA qui démontrent la supériorité de DeepSeek sont l’un de ces classements publics. Et il y en aura d’autres », a-t-il prévenu. Durov a également souligné que les progrès de la Chine en matière d’efficacité algorithmique ne sont pas le fruit du hasard. Il a rappelé que les étudiants chinois « surclassent depuis longtemps les autres en mathématiques et en programmation lors des Olympiades internationales ».
En effet, la Chine devance les États-Unis en nombre cumulé de médailles aux Olympiades internationales de mathématiques (IMO), avec 185 médailles d’or contre 151 pour les États-Unis, ainsi que 102 médailles contre 68 aux Olympiades internationales d’informatique (IOI).
Bien que les États-Unis aient battu la Chine de justesse lors de l’IMO 2024, mettant fin à une domination d’une décennie, certains critiques ont attribué cette victoire à la « représentation disproportionnée » d’étudiants d’origine asiatique dans l’équipe américaine.
Les commentaires de Durov interviennent dans un contexte marqué par le succès de la startup chinoise DeepSeek, qui a développé un modèle de raisonnement open-source sans accès aux puces de pointe américaines et à un coût bien moindre.
Il a averti que, à moins que le système éducatif américain ne subisse des réformes significatives pour encourager la compétition et reconnaître l’excellence, la domination croissante de la Chine dans le domaine technologique semble inévitable.
Durov a également évoqué les implications plus larges de cette compétition éducative sur l’innovation technologique. Selon lui, la culture de l’excellence et de la rigueur académique en Chine a permis au pays de produire une génération de talents capables de rivaliser avec les meilleurs au monde.
En revanche, il critique ce qu’il perçoit comme un relâchement des standards éducatifs en Occident, où la priorité est souvent donnée à l’inclusion et à l’équité au détriment de la performance.
En conclusion, Durov appelle à une prise de conscience urgente dans les pays occidentaux pour réformer leurs systèmes éducatifs et retrouver une culture de la compétition saine.
Selon lui, c’est seulement en reconnaissant et en récompensant l’excellence que l’Occident pourra maintenir son leadership face à la montée en puissance de la Chine dans des domaines clés comme l’IA et la technologie.
Cette réflexion soulève des questions cruciales sur l’avenir de l’éducation et son rôle dans la course à l’innovation mondiale.
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