Trump dénonce une dépense de 50 millions de dollars pour des préservatifs à Gaza

Rwanda-Congo
US flag White House - Washington DC United States

La Maison Blanche accuse l’administration Biden d’avoir gaspillé l’argent des contribuables, suscitant des débats sur l’aide étrangère et les priorités de santé publique.

Le président Donald Trump a récemment accusé son prédécesseur, Joe Biden, d’avoir gaspillé des fonds publics en allouant 50 millions de dollars pour l’achat de préservatifs destinés aux habitants de Gaza.

Cette révélation a été faite par Karoline Leavitt, la secrétaire de presse de la Maison Blanche, lors de son premier point presse. Cette annonce s’inscrit dans le cadre des efforts de Trump pour promouvoir l’efficacité gouvernementale et réduire les dépenses jugées superflues.

Peu après sa prise de fonction la semaine dernière, Trump a créé le Department of Government Efficiency (DOGE), une entité temporaire chargée d’identifier et d’éliminer les gaspillages dans les dépenses publiques.

Dirigé par le magnat de la technologie et fervent soutien de Trump, Elon Musk, le DOGE a collaboré avec le Office of Management and Budget (OMB) pour examiner les allocations budgétaires précédentes. C’est dans ce contexte que la découverte des 50 millions de dollars destinés à l’achat de préservatifs pour Gaza a été rendue publique.

« Nous avons découvert que 50 millions de dollars des contribuables étaient sur le point d’être dépensés pour financer des préservatifs à Gaza », a déclaré Leavitt aux journalistes mardi dernier, qualifiant cette décision de l’administration Biden de « gaspillage absurde de l’argent public ».

Elle a également mentionné une autre allocation de 37 millions de dollars destinée à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une institution dont Trump a décidé de retirer les États-Unis par décret présidentiel.

Vendredi dernier, le département d’État américain a ordonné le gel de presque tous les programmes d’aide étrangère pendant 90 jours, le temps d’examiner leur conformité avec les objectifs de politique étrangère de l’administration Trump. L’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) a déjà informé les ONG à travers le monde que leur financement était suspendu jusqu’à nouvel ordre.

Cependant, cette révélation a suscité des réactions mitigées. Andrew Miller, ancien secrétaire adjoint adjoint aux Affaires israélo-palestiniennes au département d’État, a qualifié les propos de Leavitt d’« exagérés » dans une interview avec le Times of Israel.

« Il est possible que ces 50 millions de dollars soient destinés à la santé sexuelle, ce qui inclut la gynécologie et de nombreux autres services, mais certainement pas uniquement des préservatifs », a-t-il expliqué.

Selon l’AFP, l’USAID a effectivement alloué 60 millions de dollars pour l’année fiscale 2023 afin de financer divers dispositifs contraceptifs destinés à être distribués dans le monde entier, et pas seulement à Gaza.

La bande de Gaza, un territoire palestinien dévasté par 15 mois de guerre avec Israël, compte environ deux millions d’habitants. Les besoins en matière de santé publique y sont immenses, notamment en ce qui concerne la santé reproductive et la prévention des maladies sexuellement transmissibles.

Cette polémique intervient dans un contexte déjà tendu. En 2018, lors d’une période de tensions entre Israël et le Hamas, l’armée israélienne avait accusé les militants palestiniens d’utiliser des ballons fabriqués à partir de préservatifs en latex pour envoyer des dispositifs incendiaires et explosifs par-dessus la frontière.

Ces engins improvisés avaient provoqué des centaines d’incendies, selon le Times of Israel. À l’époque, les forces de défense israéliennes (IDF) s’étaient interrogées sur l’origine de ces préservatifs, qui n’étaient pas produits localement. L’OMS avait alors nié avoir fourni des contraceptifs à Gaza.

La révélation de cette dépense a relancé le débat sur l’aide étrangère américaine et les priorités en matière de santé publique. Alors que certains soutiennent que ces fonds sont essentiels pour répondre aux besoins humanitaires et sanitaires dans des zones de conflit comme Gaza, d’autres, comme l’administration Trump, estiment que ces dépenses doivent être réévaluées pour éviter les gaspillages et mieux aligner l’aide étrangère sur les intérêts nationaux des États-Unis.

En fin de compte, cette controverse met en lumière les tensions entre les impératifs humanitaires et les considérations politiques, tout en soulevant des questions sur la transparence et l’efficacité de l’aide internationale. Alors que l’administration Trump continue de réviser les programmes d’aide étrangère, les conséquences pour les populations vulnérables, notamment à Gaza, restent incertaines.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire