Victoire ou propagande ? Khamenei clame le triomphe de Gaza face à Israël

Entre rhétorique et réalité, l’Iran amplifie ses messages sur la résistance palestinienne et les enjeux géopolitiques au Moyen-Orient.

Une victoire proclamée depuis Téhéran

« Gaza a gagné », a déclaré l’Ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême de la République islamique d’Iran, ce mercredi. Ces propos, diffusés sur les réseaux sociaux, s’inscrivent dans une campagne de communication massive orchestrée par Téhéran dans la foulée du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, entré en vigueur dimanche.

L’agence officielle iranienne IRNA a rapporté les propos d’un membre influent du Conseil de discernement des intérêts de l’État, Mohsen Rezaei, qui a affirmé que le « mouvement de résistance palestinienne » avait non seulement remporté une victoire à Gaza, mais qu’il était désormais prêt à affronter le régime israélien à l’avenir.


Un message amplifié par les alliés régionaux de l’Iran

Lors d’une interview accordée à la chaîne pro-Hezbollah Al Mayadeen, Rezaei a salué la « coordination des fronts de résistance » qui, selon lui, s’est étendue à travers le Liban, le Yémen et l’Irak. « Le Hamas, renforcé par ces fronts unis, a réussi à imposer une défaite stratégique à Israël », a-t-il déclaré.

Rezaei a également évoqué une vision plus large du conflit, affirmant que les récents événements à Gaza, au Liban et en Syrie étaient « un complot coordonné par les États-Unis et Israël », visant non seulement le Moyen-Orient mais aussi l’Asie de l’Est. Cette déclaration reflète les efforts de l’Iran pour positionner ses alliances comme des bastions de résistance face aux puissances occidentales.


Le Liban et le spectre d’un retrait israélien

Dans le même discours, Rezaei a évoqué les ambitions israéliennes présumées sur le fleuve Litani au Liban. Selon lui, Israël aurait envisagé l’assassinat du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans l’espoir de sécuriser une emprise sur cette région stratégique. « Les forces d’occupation n’ont cependant aucune autre option que de se retirer du sud du Liban », a-t-il affirmé.

Ces déclarations s’inscrivent dans un contexte où le Hezbollah, soutenu par l’Iran, joue un rôle clé dans les tensions régionales, renforçant l’idée d’un axe de résistance face à Israël.


Syrie, nucléaire et géopolitique mondiale

Rezaei a également évoqué l’avenir politique en Syrie, soulignant que le prochain gouvernement de Damas devrait « refléter les intérêts de tous les citoyens syriens » tout en préservant l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale du pays. Cette remarque souligne l’implication continue de l’Iran dans les affaires syriennes et son soutien au régime de Bachar al-Assad.

Concernant le dossier nucléaire iranien, Rezaei a rappelé que les signataires de l’accord de 2015 n’avaient pas réussi à contraindre l’ancien président américain Donald Trump à respecter l’accord, alimentant la méfiance de Téhéran envers leurs engagements.


Une rhétorique destinée à masquer les pertes

Les messages triomphalistes de l’Iran, qu’ils soient portés par Khamenei ou ses subordonnés, visent à redorer l’image du régime après une série de revers face à Israël au cours des 15 derniers mois. Alors que les forces iraniennes et leurs alliés ont subi des frappes dévastatrices, ces déclarations cherchent à galvaniser l’opinion publique iranienne et à réaffirmer le rôle central de Téhéran dans le conflit israélo-palestinien.


Analyse : Propagande ou victoire réelle ?

Bien que l’Iran proclame une victoire de Gaza, la réalité sur le terrain reste complexe. Israël a intensifié ses frappes sur les infrastructures militaires du Hamas, tout en maintenant une pression internationale sur Téhéran à travers des sanctions et des alliances stratégiques.

La rhétorique de Khamenei et de ses alliés met en lumière une stratégie d’influence visant à renforcer l’Iran comme acteur clé au Moyen-Orient, tout en masquant les fragilités internes et les défis économiques exacerbés par l’isolement diplomatique.

Alors que le cessez-le-feu offre un répit temporaire, la situation reste hautement volatile, avec des enjeux géopolitiques qui dépassent largement les frontières de Gaza.

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