Malgré de lourdes pertes, le mouvement recrute et reconstitue ses forces, soulevant des questions sur les chiffres et les dynamiques du conflit.
Hamas, gravement affaibli par les affrontements avec les Forces de défense israéliennes (FDI), semble opérer un retour significatif dans la bande de Gaza. Selon un rapport de Channel 12, confirmé par The Jerusalem Post mercredi soir, le groupe aurait recruté entre 20 000 et 23 000 combattants.
Cependant, des estimations indépendantes évoquent un chiffre plus modeste, autour de 12 000. Cette incertitude met en lumière les complexités d’un conflit où les chiffres et les dynamiques évoluent rapidement.
Un redressement malgré les pertes
Avant le début du conflit en octobre 2023, les FDI estimaient les forces totales de Hamas à environ 25 000 combattants. Pendant la guerre, elles ont affirmé avoir éliminé entre 17 000 et 20 000 combattants de Hamas et du Jihad islamique palestinien (PIJ), et blessé environ 14 000 à 16 000 autres. À cela s’ajoutent 6 000 Gazaouis détenus, dont près de 4 300 sont toujours en détention.
Ces chiffres suggèrent que Hamas aurait perdu une part importante de ses forces initiales. Pourtant, si l’on prend en compte des estimations plus élevées – jusqu’à 40 000 combattants avant la guerre – et le recrutement massif depuis, il semble plausible que le groupe ait presque entièrement reconstitué ses forces. Cela inclut de nombreux nouveaux membres, parfois des mineurs peu entraînés, selon des sources militaires.
Une répartition des forces inégale
Le rapport de Channel 12 suggère une répartition géographique des combattants, avec environ 9 000 répartis entre le nord et le sud de Gaza, 4 000 membres du PIJ, et 7 000 à 10 000 combattants désorganisés à travers l’enclave. Cependant, ces chiffres contrastent avec les affirmations des FDI selon lesquelles le nord de Gaza a été largement “nettoyé” de combattants.
Cette contradiction pourrait refléter les défis d’évaluer précisément les forces ennemies dans un contexte où 2,3 millions d’habitants de Gaza sont déplacés et regroupés dans des zones humanitaires limitées. La distinction entre combattants et civils devient de plus en plus difficile.
Un recrutement de qualité inférieure
Malgré ces recrutements, la qualité des nouvelles recrues semble nettement inférieure à celle des combattants expérimentés perdus au début du conflit. De nombreux recrues sont des mineurs mal formés, recevant des armes dans des conditions précaires. Cette situation pourrait limiter l’efficacité opérationnelle de Hamas dans le futur, mais elle souligne aussi la résilience de l’organisation face à l’adversité.
Contexte stratégique
Depuis le retrait des FDI du nord de Gaza en janvier-février et de Khan Younès en avril, Hamas a saisi l’occasion pour se réorganiser. Cependant, les estimations fluctuantes sur ses effectifs et les capacités de ses combattants reflètent la complexité du terrain. En dépit de l’affaiblissement apparent de ses infrastructures, Hamas conserve une capacité de nuisance significative.
Implications pour l’avenir
Le retour de Hamas soulève des questions cruciales sur la stabilité de la région. Les efforts de recrutement, bien que désordonnés, montrent que le groupe reste déterminé à maintenir sa présence et son influence à Gaza. Pour les FDI, cela signifie que le conflit est loin d’être terminé, même après des campagnes militaires intensives.
Le défi pour Israël sera de continuer à contenir cette menace tout en minimisant les pertes civiles, dans un environnement où la frontière entre combattants et civils est de plus en plus floue.
En parallèle, la communauté internationale devra examiner de plus près les dynamiques sociales et politiques qui alimentent la résilience de Hamas dans la bande de Gaza.
Pour une analyse détaillée des implications régionales, consultez The Jerusalem Post.
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