Les attaques israéliennes visent des infrastructures clés au Yémen en réponse aux attaques de missiles et de drones, tandis que les tensions avec l’Iran augmentent.
Dans une opération aérienne d’envergure, l’Armée de l’Air israélienne (IAF) a ciblé des infrastructures stratégiques contrôlées par les Houthis au Yémen, marquant les frappes les plus importantes depuis le début du conflit.
Les attaques ont touché des installations militaires, des ports et des aéroports à Sana’a et Al-Hodeidah, au moment où les tensions dans la région continuent de s’aggraver.
Cibles frappées et impacts humains
Selon des sources locales et le Jerusalem Post, les frappes ont détruit la piste principale de l’aéroport international de Sana’a, sa tour de contrôle, ainsi que plusieurs avions, provoquant des incendies majeurs. Trois personnes ont été tuées et 16 blessées, selon la chaîne Houthi Al-Masirah.
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Ghebreyesus, était présent sur place pour négocier la libération de membres du personnel des Nations unies détenus par les Houthis.
Outre les installations aéroportuaires, les frappes israéliennes ont visé des ports clés comme Al-Hudaydah, Salif et Ras Kanatib, ainsi que des infrastructures énergétiques et des navires spécialisés. Ces navires, indispensables aux opérations portuaires, représentent une cible stratégique, leur destruction risquant de paralyser les ports pendant des mois.
Un message politique fort
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a affirmé que ces frappes s’inscrivent dans une campagne plus large visant à « éradiquer le bras terroriste de l’Iran » au Yémen. Le ministre de la Défense, Israël Katz, a renforcé cette position, promettant que « les dirigeants Houthis seront traqués et éliminés ».
L’Armée israélienne (IDF) a qualifié les Houthis de « régime terroriste central de l’axe iranien », accusant le groupe de déstabiliser la région en attaquant des navires commerciaux dans le golfe d’Aden et la mer Rouge.
Le contexte des frappes
Ces frappes interviennent après une série d’attaques de missiles balistiques et de drones lancées par les Houthis contre Israël. Selon l’IDF, plus de 200 missiles balistiques et 170 drones ont été tirés, dont 22 ont réussi à pénétrer le territoire israélien, causant des dégâts significatifs à Tel-Aviv et blessant plus de 30 personnes.
Ces attaques Houthies, revendiquées comme un acte de « solidarité avec le Hamas », ont poussé Israël et les États-Unis à intensifier leur réponse militaire.
Le chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi, a ordonné une modernisation des systèmes de détection précoce et de défense contre les missiles et drones. Il a averti que les futures frappes contre les Houthis seraient « plus coûteuses » et destinées à dissuader toute nouvelle attaque.
Réactions et implications géopolitiques
La réaction des Houthis ne s’est pas fait attendre. Leur porte-parole, Mohammed Abdel Salam, a dénoncé les frappes comme une « attaque criminelle contre le peuple yéménite ». Le leader Houthi Abdul-Malik al-Houthi, qui prononçait un discours au moment des frappes, a raillé Israël pour son prétendu manque de renseignements sur le Yémen.
Ces événements soulignent le rôle central des Houthis dans la stratégie régionale de l’Iran. Agissant comme un proxy clé de Téhéran, le groupe représente une menace pour les routes commerciales mondiales, tout en servant de levier contre Israël et ses alliés.
Pour Israël, ces frappes visent non seulement à contrer la menace immédiate, mais aussi à envoyer un message clair à l’Iran sur la portée de sa puissance militaire.
Un avenir incertain
Alors que les tensions montent, le Yémen pourrait devenir un champ de bataille encore plus intense entre Israël et l’Iran, avec des implications régionales et mondiales. Les frappes israéliennes, bien qu’efficaces à court terme, risquent de provoquer une escalade, le Yémen étant déjà en proie à une crise humanitaire sans précédent.
Cette offensive marque une nouvelle phase dans le conflit, où la rivalité entre Israël et l’Iran se joue sur plusieurs fronts, de Gaza au golfe Persique. La question reste de savoir si ces frappes dissuaderont les Houthis ou si elles renforceront leur volonté de poursuivre leurs attaques, aggravant ainsi un conflit déjà complexe et meurtrier.
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