Jusque-là, Nourd Gregaza n’a jamais été poursuivi en République centrafricaine (RCA). Mais vendredi soir, à sa descente d’avion, il a pourtant été immédiatement arrêté et emmené au camp de Roux. Il doit être présenté rapidement à la justice pour connaître les charges qui pèsent contre lui.
Le 17 septembre, c’est la gendarmerie française qui l’attendait à sa sortie de la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré, dans l’ouest du pays, où il terminait de purger les 20 années de peine de sûreté prononcées contre lui en 2004 par une Cour d’assises, pour le meurtre de l’amant de sa première femme.
Condamné au total à 30 ans de réclusion, il avait obtenu la remise de peine maximale pour son comportement en prison, dont plusieurs actes de bravoure. Frappé d’une interdiction définitive de territoire français, ayant vu tous ses recours repoussés, il était donc contraint d’embarquer vendredi matin, malgré les inquiétudes de sa famille, qui dénonce un arrangement politique entre les deux États.
Une source à l’ambassade centrafricaine à Paris explique que son pays « n’avait aucune raison de refuser le laissez-passer consulaire ». L’avocat de Nourd Gregaza demandait, lui, son placement en résidence surveillée, le temps de trouver un point de chute dans un pays tiers. Un neveu de l’ex-président de la RCA, Michel Djotodia Nourd Gregaza fait partie de l’ethnie gula.
Il est un neveu de l’ex-président de la RCA, Michel Djotodia, et cousin des ministres Arnaud Djoubaye Abazène et Hervé Gontran Djono-Ahaba, avec qui il est en conflit. Le mouvement dont il menait la communication depuis sa cellule, le PRNC, est né en 2019 de divisions sur base ethnique au sein du FPRC de Noureddin Adam.
Ses capacités ont été réduites, car il a été ciblé par les mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner, qui ont notamment tué son chef d’état-major, Mohamed Ali dit « B13 », en février dernier, et qui a été remplacé par le général Mohamed Deya.
Plusieurs cadres de ce groupe sont actuellement en jugement devant la cour pénale spéciale de Bangui dans le procès dit « Ndele 1 », un conflit intercommunautaire ayant coûté la vie à plus de 80 personnes entre mars et avril 2020.
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