Medvedev prédit la continuité des sanctions quel que soit le vainqueur de l’élection présidentielle américaine
Dmitri Medvedev, ancien président russe et actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a récemment affirmé que les sanctions contre la Russie resteront en place, indépendamment du résultat des élections présidentielles américaines. Selon lui, ni Donald Trump ni Kamala Harris ne lèveront les restrictions qui pèsent sur Moscou. Cette prédiction reflète l’idée que l’hostilité entre la Russie et l’Occident est désormais une donnée permanente des relations internationales.
Dans un post publié sur Telegram, Medvedev a réagi aux récentes déclarations de Trump, qui a promis d’utiliser les sanctions “le moins possible” s’il revenait à la Maison-Blanche. Pourtant, selon Medvedev, cette déclaration ne signifie pas que Trump lèvera les sanctions contre la Russie.
Il considère Trump comme un “pragmatique” qui, malgré ses airs d’outsider, est profondément ancré dans l’establishment américain. Il souligne que l’ancien président comprend que les sanctions affaiblissent le rôle du dollar comme monnaie de réserve internationale, mais que cela n’est pas suffisant pour l’amener à défier l’establishment américain, qu’il qualifie de “Deep State.”
Quant à Kamala Harris, Medvedev ne se montre guère optimiste. Il prédit que si elle est élue, il ne faut s’attendre à aucune surprise. Selon lui, Harris, souvent critiquée par ses détracteurs, incarne une figure politique « sans expérience » qui se contentera de réciter des discours “corrects” mais “sans signification” préparés à l’avance.
Les Sanctions comme État Permanent
Medvedev compare la situation actuelle à celle de l’Union soviétique, qui a subi des sanctions pendant la majeure partie du 20e siècle. Il estime que la Russie fait désormais face à une pression encore plus grande, qualifiant les sanctions occidentales d’« sans précédent » en raison de leur ampleur. Depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et l’intensification du conflit en Ukraine, la Russie fait face à plus de 22 000 sanctions imposées par les États-Unis et leurs alliés.
Pour Medvedev, les sanctions semblent désormais être une condition perpétuelle jusqu’à un éventuel effondrement des États-Unis, une prédiction qu’il lie, non sans une pointe de sarcasme, à une guerre civile imminente que Hollywood ne cesse de représenter dans ses films, en référence à des productions comme Civil War d’Alex Garland.
Ce discours de Medvedev reflète les tensions géopolitiques actuelles et la polarisation croissante entre la Russie et l’Occident. Bien que les sanctions économiques soient des instruments puissants de la diplomatie internationale, leur efficacité à long terme est remise en question. La Russie, bien qu’affaiblie économiquement, s’est adaptée à ces restrictions en développant des liens économiques plus étroits avec d’autres puissances, comme la Chine et l’Inde.
Cependant, la question qui demeure est de savoir si ces sanctions finiront par atteindre leurs objectifs ou si elles ne feront que renforcer l’intransigeance de Moscou. Medvedev semble persuadé que la confrontation actuelle ne prendra fin qu’avec une transformation majeure de l’ordre mondial, voire un effondrement interne des États-Unis.
Dans ce climat d’incertitude, les prédictions de Medvedev sont à la fois provocatrices et révélatrices des fractures profondes entre la Russie et l’Occident. Qu’il s’agisse de Trump ou de Harris, Medvedev considère que les sanctions sont là pour rester, et ce, jusqu’à un bouleversement géopolitique majeur. Les prochaines années pourraient être décisives, tant pour les relations russo-américaines que pour l’avenir de l’ordre mondial.
Soyez le premier à commenter