FOCAC-L’Afrique au Cœur de la Stratégie de Xi Jinping : Coopération ou Influence Géopolitique ?

Coopération sino-africaine (FOCAC)

FOCAC

Quand la Chine Renforce ses Liens avec l’Afrique à Travers des Engagements Financiers et de Sécurité, l’Occident Observe avec Méfiance

Lors du dernier sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC), le président chinois Xi Jinping a réaffirmé l’engagement massif de la Chine envers le continent africain.

En promettant une ouverture accrue de son marché, des milliards de yuans en nouveaux financements, et un rôle plus actif dans la sécurité en Afrique, Xi cherche à ancrer la Chine comme partenaire incontournable du continent.

Cette stratégie vise également à contrer les tentatives de “containment” occidentales et à renforcer la position de Pékin en tant que leader du Sud global.

S’adressant à plus de 50 dirigeants africains réunis à Pékin, Xi Jinping a annoncé l’exemption unilatérale de droits de douane pour 33 pays africains moins développés, tout en s’engageant à débloquer 360 milliards de yuans (50,6 milliards de dollars) en financements sur trois ans.

Cet investissement vise à transformer le vaste marché chinois en une opportunité pour l’Afrique, en soutenant notamment des projets d’énergie verte, d’amélioration des infrastructures de connexion et de formation militaire.

Les engagements financiers de la Chine ne sont pas anodins dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes avec l’Occident. Alors que la Chine se présente comme un partenaire privilégié pour la modernisation de l’Afrique, elle utilise cette relation pour renforcer son influence mondiale et promouvoir une gouvernance alternative à celle menée par les puissances occidentales.

Xi Jinping a d’ailleurs déclaré que la modernisation était un « droit inaliénable » de tous les pays, critiquant indirectement les effets néfastes de l’approche occidentale sur le développement des nations du Sud.

L’initiative “Belt and Road”, pilier de la stratégie chinoise, fait partie de cette vision, promettant de créer un million d’emplois en Afrique et d’améliorer l’accès du continent au marché chinois, notamment dans le secteur agricole.

Cependant, les observateurs, comme Lauren Johnston de l’Université de Sydney, estiment qu’il est encore trop tôt pour mesurer l’impact réel de ces promesses sur le terrain.

L’engagement de la Chine en Afrique ne se limite pas à l’économie. Xi a également promis de jouer un rôle plus actif dans la résolution des conflits sur le continent, offrant un milliard de yuans en aide militaire et la formation de 6 000 militaires africains.

Cette assistance fait partie d’une stratégie plus vaste visant à renforcer la capacité de l’Afrique à maintenir la paix et la stabilité, une priorité pour la Chine, qui voit dans ces partenariats sécuritaires un moyen de renforcer son influence tout en contribuant à un ordre mondial « plus juste et équitable ».

Selon Aly-Khan Satchu, analyste en géoéconomie sub-saharienne, la dimension sécuritaire de cette relation est cruciale pour l’avenir, notamment sur la façade atlantique de l’Afrique, où la présence de la Chine se renforce progressivement.

En plus de l’aspect sécuritaire, la Chine continue de se positionner comme un acteur clé dans la modernisation et l’industrialisation du continent, un aspect souligné par plusieurs dirigeants africains lors du sommet.

L’Occident Sur la Défensive

L’élan que la Chine donne à ses relations avec l’Afrique suscite l’attention, voire l’inquiétude, en Occident. Alors que les puissances occidentales, notamment les États-Unis et l’Union européenne, luttent pour maintenir leur influence sur le continent, la Chine s’affirme comme un partenaire indéfectible, en particulier dans le cadre du développement des infrastructures et de la sécurité.

Cette dynamique soulève une question : l’Occident est-il jaloux de la relation grandissante entre la Chine et l’Afrique, ou se contente-t-il de voir en elle une rivalité stratégique inévitable ?

Avec des engagements de plus de 360 milliards de yuans et une présence accrue dans des secteurs clés, il devient difficile pour l’Occident d’égaler la force de frappe financière et stratégique de la Chine sur le continent africain.

Ce partenariat sino-africain, célébré par des dirigeants comme le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, est présenté comme un modèle de coopération Sud-Sud, une alternative à la domination historique des puissances occidentales.

Alors que la Chine renforce ses liens avec l’Afrique à travers des promesses financières et sécuritaires, l’Occident doit faire face à une réalité : la Chine ne se contente plus d’être un acteur économique, elle redéfinit la géopolitique mondiale en misant sur des alliances stratégiques dans les régions clés du globe.

Pour l’Afrique, cette relation représente une opportunité de modernisation, mais elle pose aussi la question de la dépendance vis-à-vis de Pékin. Tandis que le monde observe cette alliance, il reste à voir comment l’Occident répondra à ce défi géopolitique grandissant.

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