La maire de Paris suscite un vif débat en souhaitant conserver les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel, provoquant des réactions partagées parmi les Parisiens et les défenseurs du patrimoine.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a lancé une controverse en déclarant son intention de laisser les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel une fois les Jeux d’été terminés. « La décision me revient, et j’ai l’accord du CIO [Comité International Olympique] », a-t-elle affirmé ce week-end dans une interview au journal Ouest-France. « Donc oui, les anneaux resteront sur la Tour Eiffel », a-t-elle ajouté.
Alors que certains Parisiens soutiennent cette initiative, d’autres, notamment des défenseurs du patrimoine, estiment que cela dénaturerait l’emblématique monument de la capitale française. Les cinq anneaux – mesurant 29 mètres de large, 15 mètres de haut et pesant 30 tonnes – ont été installés sur la Tour Eiffel avant l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris le 26 juillet et devaient être retirés après la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques le 8 septembre.
Cependant, Mme Hidalgo souhaite que les anneaux entrelacés, symbolisant les cinq continents, demeurent sur la tour. Elle a précisé que les anneaux actuels – chacun mesurant 9 mètres de diamètre – sont trop lourds et seront remplacés par une version plus légère à un moment donné.
La maire socialiste a également affirmé que « les Français ont retrouvé l’amour pour Paris » pendant les Jeux, et elle souhaite que « cet esprit festif perdure ». Plusieurs Parisiens, ainsi que des visiteurs de la capitale, ont exprimé leur soutien à cette proposition. « La Tour Eiffel est très belle, les anneaux ajoutent de la couleur. C’est très agréable de la voir ainsi », a déclaré une jeune femme prénommée Solène au site France Bleu.
Cependant, d’autres, comme Manon, une habitante de la ville, ne partagent pas cet avis : « C’est une très mauvaise idée. C’est un monument historique, pourquoi le dénaturer avec des anneaux ? C’était bien pour les Jeux Olympiques, mais maintenant que c’est fini, on devrait peut-être les enlever et rendre à la Tour Eiffel son aspect d’origine », a-t-elle confié à France Bleu.
Sur les réseaux sociaux, l’utilisateur Christophe Robin a suggéré que Mme Hidalgo aurait dû consulter les Parisiens avant de prendre une telle décision. Il a également rappelé qu’en 1925, la Tour Eiffel avait déjà arboré une publicité pour Citroën pendant plusieurs années.
Érigée en 1889 pour l’Exposition universelle, la Tour Eiffel, avec sa structure en fer forgé, avait à l’époque suscité de vives critiques de la part des artistes et intellectuels parisiens, mais elle est désormais considérée par beaucoup comme le symbole de la « Ville Lumière ».
Depuis qu’elle est à la tête de Paris en 2014, Anne Hidalgo s’est fait connaître pour ses réformes audacieuses, parfois controversées. Sous son mandat, de nombreuses rues de la ville, y compris les quais de la Seine, ont été piétonnisées. L’année dernière, elle a remporté une victoire éclatante lors d’un référendum municipal visant à interdire les trottinettes électriques en libre-service, bien que moins de 8 % des électeurs éligibles aient participé au vote.
En février, Mme Hidalgo a également obtenu l’approbation des Parisiens pour une forte augmentation des tarifs de stationnement pour les véhicules utilitaires sportifs (SUV), une mesure critiquée par les associations d’automobilistes et les figures de l’opposition, qui jugeaient la classification des SUV trompeuse, car elle concernait aussi de nombreuses voitures familiales.
Le ministre de l’Environnement, Christophe Béchu, avait alors dénoncé une « écologie punitive ». Et juste avant les Jeux Olympiques de Paris, Mme Hidalgo et d’autres responsables se sont baignés dans la Seine pour prouver que la rivière était désormais sûre pour la baignade.
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