Avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi Bien que cette affaire implique, à divers degrés, un ancien président de la République démocratique du Congo et un groupe affilié au parti au pouvoir, le ministère public a précisé dès le début de son intervention que les faits exposés n’ont pas de caractère politique.
Il a mis l’accent sur le conflit immobilier opposant Kabamba Mulumba à la société Blue Development, propriété d’un Israélien, particulièrement le 31 juillet dernier. Selon le ministère public, une des parties, en complicité avec un officier de justice, a fait appel à des jeunes de la Force du progrès, un des mouvements de jeunes de l’UDPS, moyennant 5 000 dollars, pour procéder au déguerpissement forcé des occupants.
Toujours d’après le ministère public et les parties civiles, plusieurs appartements ont été saccagés, pillés, et des objets volés, et des femmes ont été victimes de violences, y compris d’attouchements. Certains de ces jeunes se seraient ensuite dirigés vers la résidence de Joseph Kabila. Une attaque préméditée pour les avocats d’Olive Lembe Kabila Les avocats de l’épouse de l’ancien chef de l’État soutiennent que l’attaque était préméditée. Ils ont étayé leur argumentation avec une vidéo montrant Ngandu Wa Ngandu Kennedy, qui est présenté comme le chef de la bande, menaçant d’installer un bureau de la Force du progrès à la résidence de Joseph Kabila.
En conséquence, Ngandu Wa Ngandu Kennedy et ses camarades sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vol avec violence, destruction méchante, tentative de meurtre et incitation de mineurs à commettre divers crimes. La séance, très longue, s’est prolongée tard dans la nuit. Une des séquences marquantes a été l’audition du commandant de la légion nationale d’intervention (LNI), une unité de la police, en qualité de « renseignant ».
En répondant aux questions, il a détaillé les actions de ses agents. Le commissaire divisionnaire adjoint Kabeya Tshiani Magnat a ainsi expliqué qu’il avait reçu une réquisition lui demandant de prêter main-forte à un huissier de justice pour exécuter une décision judiciaire ordonnant le déguerpissement des occupants d’un immeuble situé à quelques centaines de mètres de la résidence de Joseph Kabila. Selon ses déclarations, la procédure a été entravée par d’autres officiers de police venus sur ordre d’une autre autorité.
Un autre moment marquant de la séance a été la projection par le procureur de vidéos et de photos des événements. On y voit clairement des bagarres entre deux groupes, présentés comme des factions de la Force du progrès, ainsi que des pillages de biens dans les appartements de l’immeuble en question.
On y entend aussi des menaces proférées par le chef de la Force du progrès, menaçant de déguerpir de force la famille Kabila. La poursuite de l’audition des prévenus est prévue lors de l’audience de ce mercredi, ainsi que les commentaires autour des images projetées la veille et, éventuellement, les plaidoiries.
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