Les trois députés arrêtés font partie de la Plateforme d’unité nationale (NUP), dont les locaux dans la banlieue de la capitale Kampala ont été plus tôt dans la journée « assiégés par des policiers et des militaires lourdement armés », a déclaré à l’AFP Bobi Wine, principal opposant en Ouganda.
Un porte-parole de la police a lui déclaré que ce déploiement avait été décidé « pour des raisons de sécurité. Il y avait des renseignements très crédibles selon lesquels une foule importante aurait été mobilisée pour assister à la conférence de presse » prévue lundi 22 juillet par l’opposant, a poursuivi le porte-parole.
Maintien du rassemblement prévu La manifestation contrela corruption de ce mardi 23 juillet vers le Parlement, interdite par la police, est maintenue par les organisateurs. « Nous allons manifester demain quoi qu’il arrive », a réagi une manifestante, Shamin Nambasa, interrogée par l’AFP.
« Alors que les Ougandais se rendront ce mardi au Parlement pour protester, ils devraient être conscients que le régime est prêt à verser leur sang pour rester au pouvoir, mais cela ne devrait effrayer personne », a affirmé de son côté l’opposant Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi. Shamim Nambassa est étudiante en pharmacie.
Elle est âgée de 25 ans et fait partie des jeunes à l’origine de la mobilisation. Elle explique à Guilhem Fabry du service Afrique de RFI : « Nous manifestons parce que nous sommes fatigués de la corruption rampante dans ce pays. En tant que jeunes ougandais, nous sommes nés dans la pauvreté, nous avons grandi dans la pauvreté et nous vivons dans la pauvreté.
Nous avons des services de mauvaise qualité : nos hôpitaux ne sont pas bons, les routes ne sont pas bonnes, le système éducatif s’effondre. Et cela est dû en grande partie à la manière dont nos impôts sont utilisés. La manifestation reste interdite La police a invoqué des risques de « chaos » pour interdire la manifestation de mardi.
Et le président Museveni a mis en garde samedi dernier, lors d’un discours à la nation, ceux qui comptent manifester, déclarant qu’ils « jouent avec le feu » et critiquant « certains éléments qui ont planifié des manifestations illégales, des émeutes ». Les trois députés arrêtés, avec sept autres personnes, « sont accusés de divers délits » et ont été « placés en détention provisoire », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police ougandaise, Kituuma Rusoke, ajoutant que tous comparaîtraient jeudi prochain.
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