Est de la RDC: Washington annonce une prolongation de la trêve partiellement respectée jusqu’ici

Est de la RDC: Washington annonce une prolongation de la trêve partiellement respectée jusqu’ici

En République démocratique du Congo (RDC), la trêve annoncée il y a deux semaines par les États-Unis est prolongée de 15 jours, a annoncé mercredi le Département d’État américain. Il s’agit d’une trêve humanitaire dans la province du Nord-Kivu entre l’armée congolaise, appuyée par des milices locales et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.

Mercredi soir, Washington a salué cette prolongation et a appelé tous les acteurs à respecter cette trêve qui a pour but de permettre le retour des déplacés chez eux et une reprise de l’aide humanitaire. Le secrétaire d’État Antony Blinken directement engagé dans les négociations Pourtant, il y a dix jours, la diplomate américaine Stephanie Sullivan, représentante permanente adjointe par intérim aux Nations unies, a affirmé que les interventions militaires du Rwanda avaient dépassé le simple soutien aux opérations du M23.

Pour elle, ces interventions sont devenues, une implication directe et décisive, rappelle notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi. Selon elle, les troupes rwandaises, estimées à plus de 4 000 hommes sur le sol congolais, ont commis des attaques ayant causé des pertes civiles. Malgré cette position, Washington a maintenu ses accès aux hautes sphères du pouvoir de Kigali, permettant notamment de proposer cette nouvelle trêve et d’activer d’autres leviers diplomatiques.

En plus de la diplomatie civile et militaire ainsi que l’implication des services de renseignement, le secrétaire d’État Antony Blinken est directement engagé. Pour cette mission, il s’appuie particulièrement sur João Lourenço, le président angolais. Il y a quatre jours, les deux hommes ont de nouveau échangé sur la crise entre Kinshasa et Kigali.

L’administration américaine privilégie une approche négociée et souhaite limiter le recours à la réponse militaire, d’où sa position favorable à un soutien limité de l’ONU à la force régionale de la SADC déployée dans l’Est de la RDC.

Il n’y a pas eu de trêve dans le Masisi Sur le terrain, cette trêve qui avait démarré le 5 juillet n’a été que partiellement respectée. Selon les humanitaires et la société civile, il y a eu un arrêt des combats dans certains territoires, comment dans le Rutshuru, où les humanitaires ont pu effectuer des évaluations. NewsletterRecevez toute l’actualité internationale directement dans votre boite mail Je m’abonne Il y a eu aussi une accalmie relative dans le Lubero, dernière conquête du M23, où la population a grand besoin d’assistance, indique un membre de la société civile qui souhaite rester anonyme.

« Pendant la trève, il n’y a pas eu de combats près de Kanyabayonga. Toutes les parties prenantes ont déposé leurs armes pendant ces quinze jours. On nous disait que c’était une trève humanitaire, mais nous n’avons pas constaté la présence d’humanitaires pour aider les déplacés de guerre. La population a besoin de vivres, ainsi qu’une assistance en santé, car il y a des gens qui ont reçu des balles. »

En revanche, pas de trêve dans le Masisi, qui se trouve à l’ouest de la ville de Goma, avec notamment en début de semaine des bombardements de Bweremana par le M23 et qui ont fait des morts parmi les civils. La population est fatiguée, déplore Voltaire Batundi de la société civile de Masisi.

« Rien n’a changé. Les affrontements ont continué comme d’habitude. La population est très très fatiguée, ça a trop duré. Elle voudrait que tout cesse afin de pouvoir rentrer et accéder à leurs champs pour récupérer de la nourriture s’il y en a. Nous aimerions que les partis qui n’ont pas respecté la trêve soient sanctionnés et ne puissent plus revenir. »

Dans certaines zones, c’est sûr, la situation est plus calme, mais dans certaines aires où l’on est en train de travailler, c’est devenu pire. Après les premiers jours de trêve, il y a eu des combats et nous n’étions pas très loin de ces combats, notamment dans le territoire de Masisi. 01:00 Marco Doneda (MSF) fait le bilan des actions de l’ONG lors de la trêve humanitaire Alexandra Brangeon Cette accalmie, par endroit, a permis à certains habitants de rentrer chez eux et aux acteurs humanitaires d’aller faire un point sur les besoins dans les zones où il y avait eu des combats.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) espère en tout cas que cette nouvelle trêve va tenir afin de pouvoir maintenant intervenir. Les besoins sont en effet importants. Par exemple, la prise de la ville de Kanyabayonga par les rebelles fin juin a provoqué le déplacement de plusieurs milliers de civils et de blessés parmi la population.

Malgré la trêve, une douzaine de civils sont morts lors de bombardement à Kirumba, Mweso et Bweremana. Pour afficher ce contenu X (Twitter), il est nécessaire d’autoriser les cookies de mesure d’audience et de publicité. 

RFI

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