En Afrique du Sud, les négociations à huis clos entre partis ont déjà commencé. L’Assemblée nationale doit se réunir dans une quinzaine de jours, pour désigner le prochain chef de l’État. En attendant, les principaux dirigeants de l’ANC doivent se réunir dans la semaine à Luthuli House, le siège du parti à Johannesburg.
Parmi eux, le président Cyril Ramaphosa, chef du parti, ainsi que son numéro deux. Perte de la majorité absolue à l’Assemblée nationale lors des élections générales oblige, les discussions doivent porter sur les possibilités d’alliance avec l’opposition.
Malgré sa perte massive d’électeurs, le Congrès national africain reste le premier parti politique d’Afrique du Sud, avec le plus de sièges au Parlement, et l’élection du prochain président reste largement de son ressort. D’ailleurs, le chef de l’État, Cyril Ramaphosa, brigue un second mandat. À écouter aussiPerte de la majorité absolue de l’ANC: «C’est un moment très incertain pour l’Afrique du Sud»
Après avoir proclamé les résultats officiels dimanche et prononcé un discours de concorde, très apprécié par les Sud-Africains, le président Ramaphosa va enfiler son costume de chef de parti. Il devrait prendre la parole au terme des tractations afin de remercier les six millions d’électeurs de l’ANC. Mais Ramaphosa annoncera-t-il le nom de futurs partenaires de coalitions ? Car c’est tout l’état-major de l’ANC qui s’est réuni pour étudier les propositions qui lui ont été faites par un groupe de travail.
Le comité exécutif n’est pas un bloc homogène, il est composé de 87 membres, aux idées différentes. Quelles pistes pour une coalition ? Un rapprochement avec l’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition, assurerait la stabilité du pays, notamment d’un point de vue économique, selon des chercheurs.
Mais la solution reste peu probable, car trop risquée. Cela donnerait des arguments aux voix qui accusent l’ANC d’être trop favorable au monde des affaires, majoritairement blanc. La solution est-elle de chercher des soutiens à gauche ? Avec les Combattants pour la liberté économique par exemple, parti de gauche radical de Julius Malema, arrivé quatrième, qui a déjà indiqué être prêt à travailler avec l’ANC.
Ou alors avec MK, le nouveau parti populiste de Jacob Zuma, arrivé troisième, mais qui exige la démission de Cyril Ramaphosa avant toute discussion. « On a des réserves sur le MK, a confié le Secrétaire général du parti, Fikile Mbalula, mais on parle à tout le monde. Tout le monde parle à tout le monde ».
La décision des hauts dirigeants de l’ANC devra ensuite être entérinée par un comité exécutif plus large. Le comité réuni a déjà indiqué ne pas avoir l’intention de se séparer de son leader, Cyril Ramaphosa, candidat pour un second mandat.
Soyez le premier à commenter