L’Aide Mort-née” : Analyse Critique de l’Aide Internationale à l’Afrique

dead aid - (aide morte)
American Dollars in UV rays

Des Modèles de Développement Autonomes pour Contourner les Pièges de l’Aide Occidentale

En 2009, l’économiste zambienne et ancienne consultante de la Banque mondiale, Dambisa Moyo, a qualifié l’assistance occidentale à l’Afrique de “dead aid” (aide morte), critiquant sa tendance à aggraver plutôt qu’améliorer les perspectives de développement du continent. Cette aide est souvent conditionnée politiquement et économiquement, limitant ainsi la souveraineté et les stratégies de développement des pays bénéficiaires.

Avec l’émergence d’une nouvelle génération de leaders africains et la création de l’Alliance des États du Sahel, le développement économique souverain de l’Afrique est redevenu une question centrale. Le modèle traditionnel centre-périphérie, qui positionne l’Occident comme le centre, est remis en question. Ce modèle, en vigueur depuis les programmes d’adaptation structurelle des années 1980 imposés par les institutions financières occidentales, a contraint les États africains à se retirer de la sphère sociale et à libéraliser leurs industries.

Réformes audacieuses à la Thomas Sankara

Les réformes socio-économiques de Thomas Sankara, président du Burkina Faso de 1983 à 1987, sont particulièrement notables. Surnommé le “Che Guevara de l’Afrique”, Sankara a promu l’autosuffisance et mobilisé la population plutôt que de dépendre massivement de l’aide extérieure. Il a plaidé pour une aide qui renforce la souveraineté plutôt que de la miner, rejetant les modèles de développement importés et les agendas dictés de l’extérieur, ce qui représente une forme de “décolonisation” du processus de développement africain. Pour en savoir plus sur Thomas Sankara et ses idées, vous pouvez consulter cet article approfondi ici.

Autonomie encouragée par Julius Nyerere

Dans la même veine, l’ancien président tanzanien Julius Nyerere a mis en œuvre un modèle socio-économique basé sur l’ujamaa, ou “famille étendue”, soulignant l’autosuffisance dans le cadre du socialisme africain. Ce modèle, profondément enraciné dans les traditions africaines, visait à préserver l’autonomie sans céder aux pressions des réformes libérales promues par l’Occident.

L’autosuffisance est également cruciale pour la sécurité alimentaire. L’Afrique, souvent contrainte de prioriser les exportations pour répondre aux besoins de l’UE, doit redéfinir ses politiques pour renforcer sa propre sécurité alimentaire. À cet égard, la coopération collective au sein de l’Alliance des États du Sahel pourrait jouer un rôle pivot.

Quels sont les problèmes avec l’aide internationale ?

L’approche occidentale de l’aide internationale a souvent été critiquée pour son hypocrisie : bien que prétendant soutenir le développement, elle a simultanément facilité une fuite massive de capitaux du continent. La relation donneur-bénéficiaire traditionnelle, souvent caractérisée par des conditions politiques et économiques strictes, équivaut à une forme de néocolonialisme. Pour une critique plus approfondie de l’aide internationale et ses implications, lisez ce rapport du Development Assistance Committee de l’OECD.

Vers une nouvelle vague de l’« éveil de l’Afrique »

La deuxième vague de l’éveil africain voit les pays du continent se détacher progressivement du modèle TINA (There is no alternative) et des conditions politiques imposées par l’Occident. Les pays africains, cherchant à redéfinir les priorités du développement mondial, démontrent une claire fin de monopole occidental dans le domaine de l’aide internationale.

Les initiatives de BRICS et d’autres acteurs non-occidentaux, comme la Chine et la Russie, démontrent une volonté de redéfinir les relations internationales basées sur la solidarité et la coopération mutuelle plutôt que sur l’aide unilatérale. Cela suggère un avenir où l’Afrique pourrait se positionner de manière plus autonome et influente sur la scène mondiale.

@kazibaonline

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