En 2018, le Parlement belge a adopté une liste de 11 recommandations (non contraignantes) visant à répondre aux demandes des métis après la politique de ségrégation et d’enlèvement forcés dont ils ont été victimes pendant la colonisation belge en RDC, au Rwanda et au Burundi. On parle de milliers d’enfants, arrachés à leur famille africaine, abandonnés par leur pères blancs et placés de force dans des institutions religieuses à cause de leur couleur de peau.
Depuis, le gouvernement belge a facilité leur accès aux archives coloniales, soutenu un programme de recherche de leurs origines et octroyé plusieurs actes de naissance à ceux qui en étaient dépourvus… Des mesures qui, dans les faits, profitent en premier lieu à ceux vivant actuellement en Belgique. Selon Geneviève Kaninda, chargée de plaidoyer à African Futures Lab, les revendications des métis restés en Afrique centrale sont quant à elles ignorées par les autorités belges.
« La première demande concerne la question de la nationalité. Ils disent qu’ils ont des pères belges, et qu’ils devraient donc pouvoir avoir la nationalité belge. Il y a aussi la question d’accompagnement en soin de santé, que ce soit santé physique ou mentale, puisqu’ils ont des séquelles de ce qu’ils ont vécu ».
Le rapport de l’ONG pointe également les lacunes dans les réparations envers les mères africaines à qui l’on a retiré leur enfant, souvent de force ou sans leur consentement éclairé, pendant la colonisation. « Tant dans les excuses du Premier ministre de l’époque, Charles Michel, que dans la “résolution métis”, on parle de ces mamans africaines.
Mais dans les faits, aucune action du gouvernement n’a été entreprise ne fut-ce que, pour commencer, rechercher les mères africaines qui sont encore en vie, et pour essayer de réparer. » En Belgique cette fois, les métis attendent toujours l’érection d’une stèle commémorative rappelant leur histoire, mesure qui figurait pourtant dans la résolution parlementaire de 2018.
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