Ce qui a fait déborder le vase, c’est sans nulle doute la dernière conférence de presse du 26 février où l’ambassadrice de l’Union européenne Isabelle Delattre a rappelé que la loi autorisant la castration chirurgicale, qui venait d’être validée par la Haute cour constitutionnelle du pays, était contraire aux traités internationaux. Le même jour, elle se disait « régulièrement frustrée » – en tant que partenaire qui a contribué à améliorer le réseau routier de l’île – de voir que le fonds d’entretien routier n’avait pas les moyens d’entretenir ce réseau.
Ces crispations avec le pouvoir en place ne sont pas nouvelles. Depuis son arrivée sur la Grande Île en septembre 2022, la représentante européenne s’est souvent exprimée avec franchise sur des sujets qui ont eu le don d’irriter au plus haut sommet de l’État. De ces fameuses « recommandations de la mission d’observation électorale de 2018 jamais mises en pratique », à « l’évasion fiscale qui sévit sur le sol malgache », la diplomate a toujours répondu aux questions des médias, quitte à faire frémir l’exécutif.
Le départ de l’ambassadrice quasiment acté
À Bruxelles, l’UE a pris acte qu’il y avait rupture de confiance rendant le fonctionnement de l’ambassade malgache « impossible ». La délégation de l’Union européenne a confirmé à RFI dans la matinée que le départ de l’ambassadrice était quasiment acté. Ce sont désormais les modalités qui restent à préciser. Elle devrait donc quitter son poste durant l’hiver austral (en juillet/août), mais la procédure de recrutement pour lui trouver un successeur devrait prendre plus de temps.
« Notre volonté est de garder de bonnes relations avec Madagascar et c’est pour cela qu’on se plie à la demande », confirme une source diplomatique de la délégation. « Mais son départ dans ces conditions aura forcément des conséquences, politiques et financières », prévient-elle.
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