« Sans administration politique en Haïti, il n’y a pas de point d’ancrage sur lequel un déploiement de la police puisse reposer. Le gouvernement (kényan) attendra donc l’installation d’une nouvelle autorité constitutionnelle en Haïti avant de prendre d’autres décisions sur la question », a indiqué un haut responsable du ministère kényan des Affaires étrangères à l’AFP.
Les préparatifs battaient pourtant leur plein, rapporte notre correspondante, Albane Thirouard. Lundi, le ministre de l’Intérieur kényan avait affirmé que ses policiers étaient prêts. Il y a une dizaine de jours, la signature d’un accord entre Nairobi et Port-au-Prince avait été qualifiée de « dernière étape avant le déploiement » par les deux pays.
Le désormais ex-premier Ministre haïtien, Ariel Henry était venu à Nairobi le signer. Fin février, cinq pays, dont le Bénin avec plus de 1 500 hommes, avaient même notifié à l’ONU leur participation à la future mission. Les autres membres de cette mission sont les Bahamas, le Bangladesh, la Barbade et le Tchad, avait affirmé le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric. À lire aussiKenya: le déploiement de policiers en Haïti pourra se faire «dès la semaine prochaine», selon Ruto
Les États-Unis restent confiants
Les États-Unis ont immédiatement réagi ce mardi à l’annonce de la mise en pause de l’envoi des policiers kényans, indiquant ne pas voir de raison de retarder la mission. « Je serais bien sûr préoccupé par tout retard, mais nous ne pensons pas qu’un retard soit nécessaire », a déclaré à la presse le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
Pour Washington, « il est tout à fait naturel » que le Kenya « veuille savoir qu’il y a un gouvernement qui peut les accueillir et qui peut leur demander de déployer une mission », a ajouté M. Miller. Suite à la démission d’Ariel Henry, un conseil de transition devrait être formé dans un futur proche et un Premier ministre sera nommé dans la foulée. Selon le département d’État, « cela ouvrirait la voie à la poursuite de cette mission sans délai ».
Par ailleurs, un haut responsable de l’administration américaine souligne que l’engagement kényan a été pris et validé avec les autorités haïtiennes légitimes à ce moment-là. Il n’y a donc pas de raison que l’accord soit remis en cause sous l’autorité de son successeur, rapporte notre bureau à Washington. Le même responsable souligne l’engagement de son pays pour la mission discutée depuis des mois se concrétise.
Les États-Unis sont prêts à mettre des millions de dollars sur la table pour installer, équiper et entraîner la force multinationale tant espérée. C’est une décision qui est en train de compliquer les négociations. Parce que si les troupes kényanes n’arrivent pas en Haïti, on peut se demander comment un nouveau gouvernement pourra faire face aux gangs.
D’un autre côté, le président du Kenya, William Ruto, avait toujours déclaré qu’il fallait qu’il y ait un gouvernement en Haïti, un gouvernement qui soit légitime afin qu’il puisse envoyer les policiers kényans dans le pays.
Mais d’un autre côté, il faut bien réfléchir à cette histoire parce qu’on pensait que mille policiers kényans serait en Haïti. Maintenant, on parle simplement de 400 et cela complique les choses parce que 400 policiers, ce n’est probablement pas suffisant pour faire face aux gangs qui ont promis de mettre le pays dans le carreau le plus total, si des troupes étrangères arrivaient dans le pays.
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